Ce qu’il faut savoir
Réunis les 5 et 6 décembre à Brazzaville, une cinquantaine de responsables de l’Union pour la reconstruction et le développement du Congo ont planché sur la gestion publique, l’économie et la place de la foi dans l’action politique. L’initiative intervient à moins de trois ans de la présidentielle 2026.
Le président fondateur, Luc Daniel Adamo Mateta, veut doter ses « porte-flambeaux » d’outils modernes pour parler chiffres, budget et suivi des programmes, dans un esprit de coopération avec les institutions nationales qui piloteront le prochain scrutin.
Un séminaire à la croisée de la foi et de l’économie
Fidèle à l’ADN chrétien du parti, la session a débuté par un temps de méditation intitulé « L’eau et le sang ». Mateta y a rappelé que « la politique est d’essence divine », soulignant la responsabilité morale des futurs candidats face aux électeurs et à Dieu.
Cette dimension spirituelle n’a pas occulté le pragmatisme. Les formateurs, économistes et anciens hauts fonctionnaires, ont multiplié les études de cas sur les grands équilibres budgétaires, souvent salués par les partenaires internationaux du Congo depuis la loi de finances 2023.
Des modules taillés pour gouverner
Le deuxième atelier, consacré à la « gestion axée sur les résultats », a détaillé les méthodes d’évaluation déjà employées par plusieurs ministères. L’objectif est d’éviter les doublons et de s’aligner sur les pratiques que recommande l’Inspection générale de l’État.
Un troisième module a proposé un « aperçu sur le budget ». Les participants ont simulé l’élaboration d’un projet de loi de finances, de la pré-programmation à la reddition des comptes. Des cadres du ministère des Finances, invités pour l’occasion, ont répondu aux questions sur la trajectoire 2024-2026.
Enfin, un « bref aperçu de la politique d’économie de l’URDC » a présenté les axes prioritaires : diversification hors pétrole, soutien aux PME et extension des filets sociaux instaurés par le gouvernement. Mateta assure vouloir inscrire ses propositions dans la continuité des réformes déjà engagées.
Les enjeux pour la présidentielle 2026
La rencontre vise clairement l’échéance de 2026. L’URDC, créditée d’un ancrage grandissant dans les districts périphériques, entend se positionner comme force de proposition constructive face au président Denis Sassou Nguesso, dont le bilan en matière de stabilisation économique est souvent mis en avant.
Le séminaire a insisté sur la discipline de communication pendant la campagne. « Nous devons respecter les règles fixes du Conseil supérieur de la liberté de communication », a martelé Mateta, invitant ses cadres à préparer des messages chiffrés, débarrassés de promesses irréalistes.
Sur le terrain, le parti prévoit d’intensifier ses « clubs citoyens » dès la révision des listes, afin d’encourager une participation massive, condition jugée essentielle pour consolider la légitimité des institutions.
À retenir
Au-delà de l’URDC, l’initiative illustre la maturité croissante du paysage politique congolais, où les formations consolident leurs bases idéologiques tout en adoptant des standards de gouvernance compatibles avec les attentes des électeurs et des bailleurs.
La tonalité générale demeure convergente avec la trajectoire impulsée par les autorités : valoriser la compétence, cultiver la paix sociale et maintenir un dialogue ouvert entre acteurs, gage d’une présidentielle apaisée en 2026.
Que faire concrètement ?
Les sympathisants sont invités à s’inscrire comme observateurs accrédités lors de la révision annuelle des listes électorales. L’URDC mettra à disposition un kit pédagogique reprenant les quatre modules du séminaire, accessible dans les antennes départementales.
Les électeurs déjà inscrits peuvent télécharger, dès janvier, le formulaire de vérification d’inscription afin d’éviter les files d’attente durant la future période de campagne. Mateta rappelle qu’« un électeur informé devient un citoyen influent ».
FAQ autour de l’URDC et de 2026
Quelle place pour la diaspora ? Le parti lancera une plateforme d’échange avec les représentations consulaires, conformément aux dispositions de la loi électorale qui encadre le vote hors du territoire national.
L’URDC participera-t-elle à un éventuel front commun d’opposition ? Mateta reste ouvert à toute coalition respectueuse de la Constitution et des institutions, estimant que « la compétition n’exclut pas la coopération ».
Quels financements ? Les dirigeants affirment se conformer à la réglementation sur le financement des partis, en privilégiant les cotisations transparentes et le mécénat social, afin de garantir l’indépendance du projet présidentiel.


