Ce qu’il faut savoir
Le 2e congrès ordinaire de l’UPADS, tenu du 20 au 22 novembre 2025 à Brazzaville, arrive à un moment décisif : la présidentielle congolaise de 2026 n’est plus qu’à douze mois. Les 1 225 délégués social-démocrates ont adapté leurs statuts et choisi de nouveaux dirigeants.
La refonte des textes internes, la nomination de Pascal Tsaty Mabiala comme président du Conseil national et l’arrivée de Jérémy Lissouba au secrétariat général constituent les signaux forts envoyés par le parti fondé par le professeur Pascal Lissouba à son électorat et à ses partenaires.
Un congrès stratégique à douze mois du scrutin
Depuis 2007, l’UPADS n’avait plus réuni un tel aréopage. Pour les observateurs, organiser ce congrès bien avant l’ouverture officielle de la campagne confirme la volonté de bâtir une machine électorale plus affûtée afin de peser sur le premier tour prévu en juillet 2026.
Les coordinations départementales, réunies début octobre, avaient déjà insisté sur la modernisation des comités de base, l’actualisation du fichier militant et la recherche de financements licites. Les motions adoptées à Brazzaville transforment désormais ces recommandations en axes programmatiques obligatoires.
Nouvelle équipe, nouvelle feuille de route
Élu à la quasi-unanimité, Pascal Tsaty Mabiala a promis de « maintenir le navire sur la bonne trajectoire », écho à son long parcours parlementaire. Son duo avec Jérémy Lissouba entend conjuguer expérience institutionnelle et ancrage générationnel pour rassurer les militants mais aussi séduire un électorat plus jeune.
La suppression du poste de Premier secrétaire, remplacé par le secrétariat général, traduit un recentrage sur la coordination opérationnelle. La prochaine session inaugurale du Conseil national devra installer le Bureau politique et les commissions thématiques, chargés d’étoffer le programme présidentiel encore en chantier.
Révision des listes et parrainages : l’UPADS se positionne
Le gouvernement a confirmé que la révision exceptionnelle des listes électorales s’ouvrira en février 2026. L’UPADS compte déployer des équipes mixtes pour assister les primo-votants et les Congolais de l’intérieur, tout en saluant la mise à disposition de kits biométriques plus performants par le ministère de l’Administration territoriale.
Sur la délicate question des parrainages d’élus locaux, introduite par la loi de 2024, le parti dit vouloir « jouer le jeu » et éviter le recours contentieux, estimant que la règle, aussi exigeante soit-elle, consolide la crédibilité du futur scrutin.
Regards d’experts sur l’équation électorale 2026
Pour le politologue Rodrigue Mavouenzela, le congrès marque « un tournant organisationnel nécessaire », mais l’UPADS reste confrontée à l’hégémonie du Parti congolais du travail, au pouvoir depuis plusieurs décennies. Il souligne toutefois l’ouverture croissante du débat public depuis le dialogue politique de 2023.
La chercheuse Émilie Malonga observe que la nomination de jeunes cadres répond aux attentes sociologiques d’un électorat dont l’âge médian n’excède pas trente ans. Selon elle, l’enjeu principal résidera dans la capacité à décliner des propositions concrètes sur l’emploi et la transition numérique.
Un climat institutionnel jugé rassurant
Les autorités rappellent que l’ensemble du processus sera placé sous la supervision de la Commission électorale indépendante et des observateurs internationaux. Le porte-parole du gouvernement a salué « la tenue sereine du congrès » et assuré que le palais du Peuple restera ouvert à tous les candidats.
Plusieurs diplomates africains et européens ont également noté la « maturité démocratique » des débats internes. Des voix au sein de la société civile reconnaissent que la stabilisation macroéconomique engagée par le président Denis Sassou Nguesso crée un environnement favorable à une compétition apaisée.
À retenir
Le congrès a confirmé la candidature unique comme objectif, clarifié la hiérarchie partisane et adopté des statuts modernisés. Il acte surtout le passage d’un parti longtemps axé sur la nostalgie de 1992 à une formation résolument tournée vers la présidentielle 2026, dans un cadre institutionnel stabilisé.
Que faire concrètement ?
Militants, sympathisants et simples citoyens sont invités à vérifier leur présence sur les listes électorales dès l’ouverture des centres d’inscription, à conserver une copie de leur récépissé et à suivre les formations civiques programmées par les antennes locales, soutenues logistiquement par les pouvoirs publics.
FAQ des électeurs 2026
Faut-il une nouvelle carte d’électeur ? Non, le duplicata biométrique sera délivré gratuitement uniquement en cas de changement de circonscription ou de perte constatée. L’UPADS recommande toutefois d’anticiper les démarches avant fin mai pour éviter l’affluence de dernière minute.
Quel sera le délai de dépôt des candidatures ? Le ministère de l’Intérieur a fixé une fenêtre du 10 mai au 10 juin 2026. Quelle pièce majeure joindre ? Le certificat de parrainage d’au moins 450 élus, seuil que le parti estime pouvoir atteindre sans difficulté.
Infographie : chronologie vers le 20 juillet 2026
Notre rédaction publiera prochainement une infographie interactive retraçant les jalons clés : révision des listes en février, publication du corps électoral en avril, dépôts des candidatures en mai, campagne officielle du 25 juin au 18 juillet et vote le 20 juillet 2026.


