Ce qu’il faut savoir
La tournée de Denis Sassou Nguesso a couvert Pointe-Noire, le Kouilou, le Niari, la Lékoumou, la Sangha et la Cuvette-Ouest. Routes, hôpitaux et écoles fraîchement inaugurés ont rythmé quinze jours d’un agenda serré que le Palais du Peuple qualifie de « suivi rapproché des engagements ».
Pour bon nombre d’observateurs, ce périple, bien qu’officiellement institutionnel, pose déjà les jalons du scrutin présidentiel prévu en 2026. Le conseiller départemental Brice Itoua y voit « l’illustration d’un leadership persévérant qui rassure l’électeur sur la continuité ».
Une tournée aux airs de pré-campagne
Partout, des foules bigarrées brandissaient pancartes et pagnes à l’effigie du chef de l’État. Les images, reprises en boucle sur les médias nationaux, inscrivent une dynamique d’adhésion qui contraste avec la relative torpeur des oppositions depuis 2021.
Brice Itoua l’admet : « Nous ne sommes pas encore en campagne, mais nous devons déjà défendre le bilan devant chaque famille. » La nuance est subtile ; elle laisse le Parti congolais du travail préparer ses argumentaires tout en respectant le calendrier légal.
Des retombées économiques tangibles
Dans le Kouilou, le port de Pointe-Noire s’apprête à recevoir de nouveaux équipements financés sur fonds propres et partenariats public-privé. Selon la Chambre de commerce locale, ces investissements pourraient créer deux mille emplois directs d’ici 2025, un signal apprécié par la jeunesse diplômée.
Au Niari, la route Dolisie-Mayoko, partiellement asphaltée, réduit déjà le temps de trajet des transporteurs de bois et de manganèse. Le président a insisté sur « l’effet multiplicateur des infrastructures pour la compétitivité nationale ».
L’enjeu de la fidélisation électorale
Le pouvoir sait que la participation, tombée à 67 % en 2021, reste le premier défi. Dans chaque étape, les comités locaux ont sensibilisé sur la révision des listes électorales ouverte jusqu’à fin novembre 2024. Les jeunes de dix-huit ans sont particulièrement ciblés.
Brice Itoua exhorte : « Voter, c’est protéger les avancées sociales obtenues. Je demande aux Congolaises et Congolais de rester fidèles au choix qu’ils feront en mars 2026. » Le message, martelé, vise à consolider l’électorat rural comme urbain.
Oppositions : un espace à reconquérir
Face à cette présence présidentielle quasi permanente, les plateformes d’opposition peinent à occuper le terrain médiatique. Quelques voix réclament un accès équitable aux médias publics, mais sans encore proposer d’alternative programmatique structurée.
Le politologue Arsène Ondzé note que « la stature d’homme d’État en mouvement rend l’attaque frontale difficile ; les challengers devront démontrer concret pour rivaliser ». Cette équation explique en partie la tonalité mesurée des critiques actuelles.
À retenir
La tournée confirme une méthode : associer discours de proximité et livraison d’ouvrages visibles avant l’échéance électorale. En multipliant les rencontres avec notables, élèves et coopératives, le chef de l’État rappelle son rôle d’arbitre et de bâtisseur.
Les images diffusées soulignent également la stabilité sécuritaire du pays, argument mis en avant par le gouvernement pour séduire investisseurs et diaspora, deux publics dont le poids économique grandit chaque année.
Que faire concrètement ?
Les citoyens désireux de peser sur 2026 peuvent déjà vérifier leur inscription auprès des commissions locales. Les nouveaux électeurs doivent présenter acte de naissance et pièce d’identité. Un numéro vert a été annoncé par le ministère de l’Administration du territoire pour signaler toute difficulté.
Les diasporas d’Europe et d’Afrique centrale sont invitées à s’enregistrer auprès des consulats avant juin 2025 afin de figurer sur les listes spéciales. Des sessions d’information en ligne sont prévues pour expliquer le vote par anticipation.
FAQ présidentielle 2026
Le scrutin aura lieu en un seul tour majoritaire absolu. Si aucun candidat n’atteint 50 %, un second tour est organisé dans les quinze jours, mais la majorité présidentielle vise la victoire dès le premier tour.
Les parrainages nécessaires restent de 600 élus locaux, dont au moins 20 % de femmes, mesure introduite en 2021 pour favoriser la représentativité. Le dépôt des candidatures s’ouvrira en décembre 2025 et s’achèvera quatre-vingt-dix jours avant le vote.
La période de campagne officielle durera quinze jours, suivie d’un silence de quarante-huit heures. Les médias d’État consacreront un temps d’antenne proportionnel aux scores obtenus aux dernières législatives, disposition qui avantage actuellement le PCT.


