Ce qu’il faut savoir
À vingt-deux mois du scrutin présidentiel prévu en mars 2026, le Sénat et le Conseil supérieur de la liberté de communication viennent de sceller une coopération resserrée pour sécuriser l’espace médiatique national et garantir une campagne placée sous le signe de la responsabilité.
L’entretien du 3 novembre entre Pierre Ngolo, président de la chambre haute, et Médard Milandou Nsonga, nouveau patron du CSLC, acte la volonté des institutions de consolider la démocratie congolaise en privilégiant l’équilibre des opinions plutôt que la confrontation stérile.
Sénat et CSLC : un tandem pour la sérénité médiatique
Le président du CSLC a présenté au bureau du Sénat les missions de son autorité : veiller au respect des lois, délivrer les agréments, mais aussi accompagner la modernisation d’un secteur traversé par le numérique et les réseaux sociaux, désormais partie intégrante du débat électoral.
Face à lui, Pierre Ngolo a salué « la loyauté institutionnelle qui soude la République » avant d’assurer un soutien politique total aux futurs textes d’application que le CSLC jugerait utiles pour encadrer la couverture médiatique de la campagne et prévenir les excès.
Ce dialogue fluide entre les deux présidents traduit une confiance bâtie depuis la révision constitutionnelle de 2015, qui a renforcé le pluralisme tout en maintenant la stabilité que de nombreux partenaires, dont la CEEAC, considèrent comme un atout congolais.
Régulation anti-désinformation : priorité 2024-2026
À l’approche de 2026, la désinformation circulant sur certaines plateformes inquiète les autorités. Médard Milandou rappelle que « les mensonges ne sont pas de l’information » et que leur propagation peut troubler l’interprétation des électeurs, surtout chez les primo-votants urbains hyper-connectés.
Le CSLC finalise ainsi un guide révisé des bonnes pratiques éditoriales : obligation de vérification en double source, bannissement des discours de haine, et identification claire des contenus sponsorisés, afin que chaque citoyen puisse distinguer opinion, satire, publicité et information rigoureusement étayée.
Une cellule conjointe Sénat-CSLC, hébergée dans l’enceinte du Palais des congrès, compilera dès janvier 2025 des tableaux de bord quotidiens sur les tendances médiatiques pour alerter les rédactions. Les plateformes en ligne déjà labellisées seront prioritaires lors des ateliers de sensibilisation.
Formations journalistes et influenceurs : calendrier officiel
Le programme de formation, soutenu par le Fonds national d’appui à la presse, se déroulera en trois vagues entre avril 2024 et août 2025, avec un accent particulier sur la couverture des meetings, le fact-checking en temps réel et la gestion responsable des directs Facebook.
Chaque session rassemblera trente rédacteurs en chef, dix animateurs radio et quinze influenceurs, sélectionnés sur critères de déontologie. Les expérimentés travailleront aux côtés des jeunes diplômés de l’École supérieure de journalisme de Brazzaville, créant un mentorat inter-générationnel apprécié par les partenaires internationaux.
Le ministre de la Communication, Thierry Moungalla, a déjà confirmé que les budgets logistiques sont sécurisés, soulignant que « l’image du Congo se joue aussi dans la prouesse technique de ses médias ». Les kits mobiles fournis couvriront vidéo 4K, streaming et infographie dynamique.
Soutien politique du Sénat : quels effets sur la campagne?
La chambre haute, dominée par la majorité présidentielle, promet d’intégrer les recommandations du CSLC dans son ordre du jour. Des séances thématiques analyseront périodiquement les rapports de monitoring afin d’informer, en amont, les groupes parlementaires sur l’état du débat public.
Concrètement, chaque fois qu’un média sera mis en demeure, le Sénat recevra une version expurgée du dossier pour suivi. « Le législateur doit pouvoir apprécier la proportionnalité des sanctions », insiste Pierre Ngolo, rappelant que l’objectif reste de protéger la paix sociale.
À retenir
Sénat et CSLC affichent une unité stratégique, orientée vers la prévention des discours de haine et la professionnalisation des médias. Cette convergence de vue renforce la crédibilité du processus électoral et rassure les partenaires techniques malgré un contexte régional parfois instable.
Que faire concrètement ?
Les journalistes sont invités à s’inscrire dès maintenant sur la plateforme du CSLC pour bénéficier des sessions d’avril. Chaque inscription validée donnera droit à l’application mobile d’alerte éthique, déjà testée avec succès lors des législatives partielles de 2023.
Les citoyens, eux, peuvent télécharger la nouvelle fiche réflexe contre la désinformation disponible sur le site du Sénat. Ce document de quatre pages explique comment vérifier une source, repérer un montage trompeur et signaler immédiatement les contenus illicites via le numéro vert mis à jour.
FAQ présidentielle 2026
Quand débutera la campagne officielle ? Selon la loi électorale, trente jours avant le premier tour, soit début février 2026. Les médias devront respecter l’égalité de traitement des candidats, tandis que la période de silence s’étendra sur vingt-quatre heures avant l’ouverture des bureaux.
Quid des médias en ligne ? Le CSLC prévoit d’achever l’accréditation de toutes les plateformes nationales avant décembre 2025. Les blogueurs certifiés bénéficieront du même accès aux conférences de presse que les reporters traditionnels, à condition de signer la charte de bonne conduite numérique.


