CSLC et présidentielle 2026
À dix-huit mois du scrutin présidentiel, le nouveau collège du Conseil supérieur de la liberté de communication a tenu, les 8 et 9 septembre 2025, sa première session sous la houlette de Médard Milandou-Nsonga. Objectif annoncé : moderniser la régulation pour accompagner un vote apaisé.
Dans une ambiance de travail saluée par les observateurs, les conseillers ont relu et amendé le règlement intérieur, le règlement financier et le manuel de procédure. Ces documents, désormais synchronisés avec les réformes législatives récentes, détaillent les pouvoirs de contrôle du conseil durant la campagne 2026.
Cap numérique et éthique renforcée
La poussée irrésistible des médias en ligne est au cœur des préoccupations. « Nous devons suivre le tempo du numérique sans renoncer à nos valeurs », a résumé le président Milandou-Nsonga. Le CSLC prépare une plateforme de veille destinée à détecter instantanément toute dérive éditoriale.
Cette veille s’accompagnera d’ateliers de sensibilisation nationaux. Les rédacteurs en chef y réviseront les règles de déontologie, notamment sur l’équilibre des temps de parole et la vérification des sources. Le ministère de la Communication soutient logistiquement ces sessions pour garantir la pluralité, objectif gravé dans la Constitution.
Ce qu’il faut savoir
Le collège 2025-2029 comprend onze membres désignés par décret présidentiel après consultation des organisations de presse, gage d’inclusivité. Le vice-président Jean Obambi et le secrétaire-comptable Jérôme-Patrick Mavoungou ont été élus par consensus, signe d’une stabilité institutionnelle appréciée à l’international.
Tous ont prêté serment devant la Cour suprême le 13 août 2025, promettant d’œuvrer pour la liberté d’expression et le respect de l’ordre public. Leur première feuille de route priorise l’encadrement de la couverture électorale, la délivrance de la carte professionnelle et la protection des mineurs face aux contenus sensibles.
À retenir
Le futur code de bonne conduite médiatique pour mars 2026 reposera sur trois piliers. D’abord, l’équité entre candidats dans les programmes radiotélévisés publics. Ensuite, la transparence des financements des médias privés dans la période pré-électorale. Enfin, l’obligation de retirer sous vingt-quatre heures tout contenu incitatif à la haine.
Ces engagements feront l’objet d’un mémorandum que chaque directeur de rédaction signera. Le gouvernement, conscient des enjeux de cohésion nationale, soutient la démarche du CSLC. Plusieurs bailleurs, dont l’Organisation internationale de la Francophonie, ont déjà proposé un appui technique aux dispositifs d’alerte rapide.
Que faire concrètement ?
Les organes de presse sont invités à se rapprocher du secrétariat général pour mettre à jour leur dossier d’agrément avant le 30 novembre 2025. Le CSLC rappelle que seuls les médias en règle pourront recevoir les accréditations permettant de couvrir les meetings et la soirée électorale.
Les journalistes, de leur côté, devront se faire recenser afin d’obtenir la nouvelle carte professionnelle biométrique. Jérôme-Patrick Mavoungou précise que l’opération est gratuite et qu’elle offre un accès facilité aux points de presse des institutions, un avantage décisif pour un traitement équilibré.
Focus sur la carte professionnelle
Proposée par l’équipe sortante, la carte de presse prend corps avec cette mandature. Elle intégrera une puce sécurisée contenant l’identité, l’organe de presse et la catégorie du titulaire. Une base de données centrale garantira la fiabilité du fichier et réduira significativement le risque d’usurpation.
Selon des sources internes, le CSLC anticipe environ 1 800 demandes d’ici février 2026. Un appel a été lancé aux écoles de journalisme pour informer les étudiants de dernière année, futurs acteurs de la couverture électorale, sur les critères d’éligibilité et la procédure en ligne simplifiée.
Rôle stratégique de la Justice
La session inaugurale s’est tenue dans l’enceinte du ministère de la Justice et des Droits humains, symbole fort de la complémentarité entre régulation médiatique et sécurité juridique. Les magistrats présents ont salué l’actualisation des textes, estimant qu’elle limitera le contentieux après proclamation des résultats.
Faisant écho à ces propos, le bâtonnier Florent Ibovi rappelle que « la clarté des règles bénéficie autant aux candidats qu’aux électeurs ». L’Ordre des avocats prévoit un guide pratique pour expliquer, article par article, les nouvelles dispositions concernant la diffusion de sondages et le droit de réponse.
Impact attendu sur la campagne
En harmonisant la régulation classique et le numérique, le CSLC veut désamorcer les polémiques souvent liées aux réseaux sociaux. Les équipes de campagne disposeront d’une charte rappelant les limites à ne pas franchir en matière de publicité politique payante et de désinformation.
Les analystes estiment que ce cadre modernisé pourrait améliorer le climat électoral et soutenir la dynamique de participation qui avait atteint 67 % en 2021. Les responsables de la majorité soulignent que cette évolution répond aux attentes citoyennes tout en consolidant les acquis de stabilité et de paix.
FAQ des électeurs et journalistes
Quand débutera officiellement la campagne ? Selon le calendrier proposé par la Commission électorale, l’ouverture est prévue mi-février 2026, sous réserve de validation présidentielle. Comment signaler un contenu litigieux ? Un numéro vert et un formulaire en ligne seront disponibles dès janvier.
Quels médias seront monitorés ? Tous, y compris les blogs influents dépassant un seuil d’audience mensuelle. La carte biométrique est-elle obligatoire pour les correspondants étrangers ? Non, mais une accréditation spéciale sera requise. L’application de veille du CSLC sera-t-elle publique ? Un tableau de bord synthétique sera accessible aux observateurs.


