Dave Mafoula officialise sa course à la magistrature
À Brazzaville, Dave Mafoula a confirmé dimanche sa volonté de s’aligner au scrutin présidentiel de mars 2026. Dans un auditorium plein, le président du mouvement Les Souverainistes a livré une déclaration qui relance le débat sur la diversité de l’offre politique (ACI, 13 décembre).
Assurant vouloir « réconcilier, démocratiser et prospérer », l’ancien ministre de la Jeunesse a promis un changement « significatif » pour une nation qu’il estime meurtrie. Son slogan, Nouveau Départ, s’adresse « aux milliers de Congolais qui rêvent de dignité », a-t-il répété devant ses soutiens.
Un calendrier électoral déjà balisé
L’Autorité nationale des élections a fixé les grandes étapes : révision du fichier entre avril et juin 2025, dépôt des candidatures en janvier 2026, campagne du 5 février au 19 mars. Ce séquençage rassure plusieurs observateurs sur la lisibilité du processus.
Depuis le dialogue inclusif de 2022, le gouvernement a renforcé les garanties, de l’affichage des listes à l’obligation pour chaque bureau de publier ses résultats sur place. « Nous voulons zéro zone d’ombre », a rappelé le porte-parole du ministère de l’Administration territoriale.
Ce qu’il faut savoir sur le projet Nouveau Départ
Dans son manifeste, Dave Mafoula priorise la redistribution des richesses issues du pétrole et du bois, la création d’un fonds souverain pour la jeunesse et la numérisation de l’administration. Il promet aussi un « contrat social vert » sans détailler encore les lignes budgétaires.
Ses partisans rappellent que l’ex-directeur général de la SNDE connaît les rouages économiques. Pour l’historien Joachim Mombé, « le candidat joue sur son profil gestionnaire afin de séduire au-delà de l’opposition ». Une stratégie qui vise aussi les indécis des centres urbains.
À retenir : forces et limites de la candidature
Les Souverainistes comptent trois élus locaux et aucun siège à l’Assemblée, mais jouissent d’une forte présence sur les réseaux. L’équipe digitale de Mafoula dit toucher un million d’utilisateurs mensuels. Le pouvoir d’ancrage territorial reste toutefois faible selon plusieurs sondages confidentiels consultés en octobre.
Au sein de la majorité présidentielle, certains saluent une concurrence « saine ». « Chaque voix exprimée renforcera la légitimité du vainqueur », souligne un cadre du Parti congolais du travail. Le camp Sassou Nguesso se dit prêt à débattre, dossier chiffré à l’appui.
Que faire concrètement si vous soutenez un candidat ?
Pour intégrer un QG, il faut être inscrit sur la liste électorale et posséder une carte d’électeur valide. Les autorités rappellent que les recrutements militants doivent être déclarés à la préfecture pour garantie d’ordre public. Toute collecte de fonds nécessite un compte bancaire transparent.
Les citoyens de la diaspora auront jusqu’au 30 novembre 2025 pour s’enrôler dans les consulats. Le ministère des Affaires étrangères confirme le maintien du vote physique, complété par une expérimentation de transmission électronique des procès-verbaux, sous contrôle d’observateurs africains et francophones.
FAQ : les grandes dates à mémoriser
27 mars 2025 : publication du décret convoquant l’électorat. 15 janvier 2026 : début des dépôts de candidatures au greffe. 19 mars 2026 : fin de campagne et démarrage du silence électoral. 21 mars : scrutin. 23 mars : résultats provisoires, sauf contentieux.
Ces repères sont diffusés dans les médias publics et privés afin que chaque électeur planifie ses démarches. La Commission électorale prépare aussi une application mobile qui enverra des alertes. Sa version bêta est annoncée pour le dernier trimestre 2024.
Analyse : la majorité garde la main
Malgré l’effervescence, les analystes notent que la coalition présidentielle conserve un maillage institutionnel fort et des relais dans les départements. Les réformes économiques menées depuis 2020, saluées par la Banque mondiale, pourraient peser dans la balance si la croissance se confirme.
« La concurrence électorale incite désormais chaque camp à enrichir ses propositions », observe la politologue Armelle Banzila. Selon elle, la posture d’ouverture du chef de l’État depuis le dialogue de 2022 explique en partie la multiplication de candidatures jugées auparavant risquées.
Pour l’économiste Alain Mabiala, l’enjeu sera aussi de convaincre les abstentionnistes, qui représentaient 37 % des inscrits en 2021. Les programmes chiffrés, la clarté des sources de financement et la pédagogie sur les réalisations gouvernementales seront, selon lui, les clés.
Sur le terrain, les observateurs constatent aussi une amélioration de l’accès des journalistes aux meetings, résultat des directives conjointes de la Police et du Conseil supérieur de la liberté de communication. Cette fluidité facilite une couverture plus riche des arguments de chaque camp.
Perspectives d’ici au lancement de la campagne
D’ici fin 2024, chaque prétendant devra réunir 400 parrainages d’élus municipaux selon la loi. Les formations accélèrent leurs tournées. Dave Mafoula prévoit un périple Sangha-Niari pour installer des comités, tandis que le PCT intensifie ses bilans participatifs dans les arrondissements.
La Haute Autorité de la communication a déjà publié les quotas de temps d’antenne, insistant sur la couverture équilibrée. Les chaînes publiques réservent des magazines interactifs à partir de février 2026. Les réseaux de fact-checking citoyens recevront un appui logistique du ministère de la Jeunesse.
En définitive, la candidature de Dave Mafoula pimente un paysage politique déjà riche. Tout indique que l’élection de mars 2026 se déroulera sous le signe de la compétitivité encadrée, garante, selon les autorités, d’une stabilité propice au développement national.


