Ce qu’il faut savoir
La commémoration des 35 ans du Rassemblement pour la démocratie et le progrès social, célébrée le 19 octobre à Pointe-Noire, a surtout lancé le top départ de la course interne au candidat que le RDPS présentera ou soutiendra lors de la présidentielle 2026.
Entre dépôt de gerbe au mausolée de Jean-Pierre Thystère-Tchicaya, réunion stratégique au siège de Mvou-Mvou et cocktail fédérateur, la journée a permis à la direction, aux militants et aux sympathisants d’afficher une unité jugée rassurante par plusieurs observateurs pro-majorité.
Un héritage social-démocrate
Créé à l’aube du pluralisme congolais en 1989, le RDPS revendique son inscription dans la social-démocratie, mêlant justice sociale, liberté d’expression et culture du consensus, des valeurs que le président Denis Sassou Nguesso présente volontiers comme convergentes avec les ambitions nationales actuelles.
Dieudonné Goma, conseiller politique du parti, rappelle que le RDPS a traversé toutes les grandes étapes institutionnelles du pays, de la Conférence nationale souveraine aux réformes constitutionnelles, en maintenant sa place dans la majorité présidentielle sans renoncer à une identité propre.
Accélérer la modernisation organisationnelle
Jean-Marc Thystère Tchicaya l’affirme : le RDPS « ne doit pas subir les événements ». Moderniser la coordination nationale, boucler les conventions fédérales et préparer un congrès centré sur la restructuration des commissions techniques sont désormais prioritaires avant fin 2024.
Le secrétariat permanent conçoit une plateforme numérique d’échanges avec les sections locales pour accélérer la remontée des doléances et disposer d’indicateurs fiables sur l’état des listes électorales, chantier salué par le ministère de l’Administration du territoire.
Bâtir un pont avec la jeunesse
Les jeunes, mobilisés autour du Mouvement des élèves et étudiants social-démocrates, réclament une plus grande place sur les futures listes municipales prévues en 2025. La direction leur promet des formations en communication digitale et en observation électorale dès le premier trimestre 2024.
Pour certains analystes, cet ancrage dans la jeunesse constitue un gage de renouvellement, susceptible de renforcer la participation des primo-votants, catégorie régulièrement mise en avant par les services du gouvernement qui reconnaissent son poids décisif dans la dynamique 2026.
Feuille de route vers 2026
Le bureau politique affine le calendrier : congrès fin 2024, investiture du candidat avant juin 2025, puis pré-campagne axée sur les acquis du Programme national de développement et la consolidation de la paix, thème cher au chef de l’État.
En interne, deux scénarios circulent : présenter un candidat maison pour élargir l’offre de la majorité ou, si l’équilibre l’exige, soutenir le président sortant. L’arbitrage se fera lors du congrès, répètent les membres de la commission politique.
Quelle que soit l’option, le RDPS affirme qu’il accompagnera les réformes électorales déjà annoncées, notamment la possible introduction du bulletin unique et le renforcement de la fiscalisation du financement partisan, mesures portées par le gouvernement pour renforcer la transparence.
À retenir
Trente-cinq ans après sa création, le RDPS se projette comme un acteur stabilisateur, conscient qu’une présidentielle réussie consolidera la réputation de havre de paix du Congo-Brazzaville dans une Afrique centrale encore marquée par des transitions plus heurtées.
Le parti parie sur une organisation agile, un discours social-démocrate assumé et un ancrage territorial diversifié pour peser dans les coalitions qui façonneront le scrutin de 2026 et, au-delà, l’agenda de développement voulu par le chef de l’État.
Que faire concrètement ?
Les électeurs peuvent déjà vérifier leur inscription auprès des antennes communales du ministère avant la clôture de révision prévue en mars 2024, étape indispensable pour participer aux primaires ouvertes que le RDPS envisage.
Les sympathisants peuvent également rejoindre les ateliers citoyens que le parti organise chaque dernier samedi du mois dans les quartiers pour vulgariser les innovations du code électoral et recueillir des propositions, une démarche encouragée par plusieurs ONG d’éducation civique.
FAQ sur le RDPS et 2026
Qui portera finalement les couleurs du RDPS ? Les noms de Jean-Marc Thystère Tchicaya, ministre des Hydrocarbures, et d’une figure féminine de la société civile circulent, mais la direction assure que seuls les délégués du congrès décideront.
Le parti soutiendra-t-il Denis Sassou Nguesso ? Un cadre répond : « La majorité est unie, nous choisirons la formule qui consolide la stabilité et poursuit les grands travaux », rappelant les coalitions victorieuses de 2002, 2009 et 2016.
Comment la diaspora sera-t-elle impliquée ? Le secrétariat extérieur prépare des missions d’enrôlement dans les consulats de Paris, Abidjan et Kinshasa pour sécuriser la participation des Congolais de l’étranger, un enjeu spécifique que le gouvernement entend faciliter.
Le calendrier interne sera-t-il tenu ? Les statuts imposent un congrès tous les cinq ans. La cellule d’organisation confirme disposer du budget nécessaire, grâce notamment aux cotisations revalorisées et à la subvention publique votée lors de la dernière loi de finances.
Que disent enfin les observateurs ? Plusieurs chercheurs saluent une démarche méthodique et un discours apaisé, tout en rappelant que le succès dépendra du taux de participation et de la capacité du parti à incarner un projet clair dans la majorité présidentielle.


