Ce qu’il faut savoir sur le RDP
La nouveauté politique de cette rentrée électorale porte un sigle simple : RDP. Fondé le 28 décembre 2024 puis agréé par le ministère de l’Intérieur, le Rassemblement des démocrates panafricains entend prolonger l’héritage de feu Guy-Brice Parfait Kolélas dans un format modernisé.
À Moungali, le 25 octobre 2025, Jean-Bonnard Moussodia a présenté ce parti qu’il décrit comme une opposition constructive. « Nous voulons critiquer sans casser, proposer sans bloquer », a-t-il déclaré, saluant « l’écoute républicaine » des autorités qui ont validé ses statuts en un délai record.
Un nouveau venu dans l’arène électorale 2026
L’apparition du RDP intervient à un moment charnière : la Commission nationale électorale indépendante affine déjà le calendrier menant au scrutin présidentiel de juillet 2026. Chaque force politique cherche donc à exister dès maintenant pour espérer des parrainages suffisants l’an prochain.
En revendiquant un millier d’adhésions en trois mois, Moussodia teste sa capacité de terrain. Des délégations pilotes sillonnent actuellement les départements du Niari, de la Cuvette et des Plateaux pour installer des cellules avant la révision des listes prévue au premier trimestre 2026.
Cette stratégie territoriale vise à garantir la présence d’assesseurs RDP dans 80 % des bureaux de vote, seuil conseillé par les observateurs internationaux pour qu’un parti puisse sécuriser ses suffrages. « Le temps est court mais la détermination est grande », glisse un cadre du mouvement.
Opposition constructive et dialogue institutionnel
Sans masquer ses divergences programmatiques avec le Parti congolais du travail, le RDP insiste sur un climat de dialogue jugé indispensable à la stabilité. Moussodia rappelle que « le pluralisme est inscrit dans la Constitution et protégé par le chef de l’État ».
Le gouvernement, de son côté, assure accueillir favorablement toute formation respectueuse de la loi. Des sources proches du ministère de l’Administration du territoire évoquent même la préparation d’ateliers conjoints sur le financement public des campagnes, signe d’une amélioration continue du cadre démocratique.
Pour l’électeur, cette posture apaise une scène politique longtemps polarisée. Les analystes y voient un gage de crédibilité pour le processus 2026, d’autant que Brazzaville multiplie les invitations aux missions d’observation de l’Union africaine et de la CEEAC.
Programme libéral-humaniste et attentes des électeurs
Le socle idéologique du RDP, baptisé libéral-humanisme, place l’individu au centre de la décision publique. Concrètement, le parti promet une baisse ciblée de la fiscalité sur les micro-entreprises et l’instauration d’un revenu étudiant, tout en s’engageant à soutenir le Plan national de développement 2022-2026.
Cette articulation entre propositions neuves et continuité des grands chantiers initiés par le gouvernement rassure certains investisseurs locaux. « Le pays n’a pas besoin de ruptures brutales mais de complémentarités », souligne l’économiste Florent Ngolo, rappelant la croissance positive retrouvée depuis 2023.
Pour convertir ces idées en voix, le RDP compte sur une campagne numérique intensive. Une infographie interactive mise en ligne cette semaine compare, indicateur par indicateur, ses engagements à ceux déjà adoptés par l’exécutif, afin d’aider les citoyens à juger en toute transparence.
Le calendrier officiel : étapes clés jusqu’au scrutin
La révision exceptionnelle des listes électorales démarrera le 15 février 2026 et durera quarante-cinq jours. Le dépôt des candidatures à la Cour constitutionnelle est fixé entre le 1ᵉʳ et le 10 mai, suivi d’une publication officielle des parrains parlementaires.
La campagne s’ouvrira légalement le 10 juin à zéro heure. Dix jours auparavant, la Haute autorité de la communication publiera la répartition du temps d’antenne, exercice déjà salué par Reporters sans frontières lors des législatives 2022.
Le premier tour aura lieu le 26 juillet, avec dépouillement centralisé au Palais des congrès. Un second tour éventuel interviendrait le 23 août. Ces dates, divulguées en avant-projet, devront être confirmées par décret présidentiel avant la fin de l’année.
À retenir
Le RDP s’affiche comme une alternative sans excès, prête à dialoguer avec les institutions tout en défendant l’héritage Kolélas. Sa reconnaissance rapide illustre la volonté des autorités de favoriser un environnement pluraliste et serein avant 2026.
L’efficacité de son ancrage territorial sera déterminante. Les premiers comités locaux doivent se structurer d’ici mars, date d’une tournée nationale annoncée par Moussodia pour présenter le « Plan Parfait » revisité.
Que faire concrètement ?
Les électeurs intéressés par le projet RDP peuvent vérifier leur inscription sur les listes dès l’ouverture des centres d’enrôlement. Un numéro vert, annoncé pour janvier, orientera les nouveaux adhérents vers la section la plus proche.
Pour les jeunes primo-votants, des séances pédagogiques seront organisées dans les universités de Brazzaville et Pointe-Noire, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, afin de détailler les modalités du vote et les rôles de chacun au bureau.
FAQ élection 2026
Question : un parti nouvellement créé peut-il présenter un candidat ? Réponse : oui, s’il obtient le nombre requis de parrains parmi élus locaux et parlementaires, seuil maintenu à 60 signatures.
Question : les Congolais de l’étranger pourront-ils voter ? Réponse : le projet de loi examiné en mars prévoit l’ouverture de 20 bureaux consulaires, sous réserve de moyens logistiques suffisants.
Question : comment suivre les résultats en direct ? Réponse : la CNEI diffusera des tableaux interactifs sur son portail officiel et des écrans géants seront installés dans les capitales départementales pour garantir la transparence du comptage.


