Ce qu’il faut savoir
À moins de deux ans de la présidentielle 2026, la mobilisation baptisée Vague bleue sillonne villes et districts congolais. Portée par l’ex-ministre Digne Elvis Tsalissan Okombi et la Génération auto entrepreneur, elle veut convertir l’élan citoyen en opportunités d’emploi pour 70 % de jeunes.
Le mouvement se réclame du « Patriarche » Denis Sassou Nguesso, que ses animateurs jugent seul à même de garantir un mandat résolument tourné vers l’entrepreneuriat. Leur stratégie combine pédagogie économique, micro-financement et communication électorale de terrain.
La Vague bleue et l’agenda 2026
Depuis janvier, des caravanes en tee-shirts azur envahissent marchés, lycées et arrondissements. Les équipes de la GAE exposent des success-stories locales et expliquent pourquoi créer son entreprise peut valoir soutien actif à la candidature attendue du président sortant.
« L’avenir est dans l’entrepreneuriat et l’auto-emploi », a rappelé le chef de l’État le 28 novembre 2025. Okombi cite cette phrase comme boussole, convaincu que l’économie de survie doit laisser place à la génération de valeur ajoutée made in Congo.
Dans chaque escale, la Vague bleue anime des ateliers de 50 personnes maximum, pour rester conforme aux directives municipales. Des formateurs certifiés décrivent les statuts simplifiés, tandis qu’un mini-stand présente notre infographie exclusive du calendrier avant dépôt des candidatures.
Un mandat pour l’entrepreneuriat
Selon l’Institut national de la statistique, le chômage des 15-34 ans flirte avec 41 %. Les promoteurs du mouvement estiment que l’Élysée congolais, fort de l’expérience Sassou, peut inscrire un quinquennat dédié à la création de 100 000 entités économiques et réduire ce taux d’un quart.
Okombi, ancien patron des relations avec le Parlement, assure disposer d’un carnet d’adresses précieux pour défendre un « budget jeunesse » dans la future loi de finances. Il affirme que les premières simulations montrent un retour sur investissement positif dès la troisième année.
La présidence, encore silencieuse sur sa stratégie de campagne, voit cependant d’un bon œil toute initiative favorisant l’autonomisation. Un conseiller sous anonymat rappelle que le Plan national de développement 2022-2026 vise déjà à porter la part des PME à 40 % du PIB.
Des chiffres qui parlent
D’après le ministère des Petites et moyennes entreprises, seules 12 000 créations sont enregistrées chaque année, dont 40 % cessent leur activité avant trois ans. Le camp présidentiel juge ce rythme insuffisant pour absorber les 50 000 jeunes entrant chaque année sur le marché.
La GAE veut doubler ces chiffres via son accompagnement. Les experts de l’Agence congolaise pour l’emploi estiment qu’un tel bond porterait la croissance à 6 % dès 2027, à condition d’une stabilité macroéconomique et d’une exécution budgétaire rigoureuse.
Selon nos calculs, ce scénario alignerait le Congo sur la moyenne ouest-africaine d’entreprises par habitant.
Partenariats France-Congo pour la jeunesse
Pourquoi Paris ? Parce que, explique Okombi, France Travail et plusieurs incubateurs hexagonaux proposent des méthodes éprouvées. Une délégation congolaise a donc rencontré, début mars, des responsables de Pôle services à la personne et de la Banque publique d’investissement.
Les discussions portent sur la duplication d’outils numériques d’orientation, traduits en lingala et kituba, et sur un fonds de garantie mixte. Ce dernier faciliterait l’accès au crédit des néo-entrepreneurs congolais auprès des banques locales, souvent frileuses sans appui public.
La diaspora, bien que non habilitée à voter, reste décisive. Plus de 160 000 Congolais vivent en Europe. « Ils sont prêts à transmettre leurs savoir-faire loin des polémiques partisanes », insiste le coordinateur, qui prévoit un Forum digital avant la fin de l’année.
À retenir
Le message central est clair : soutenir la candidature de Denis Sassou Nguesso reviendrait, pour la Vague bleue, à soutenir un mandat économique centré sur l’emploi des jeunes. L’entrepreneuriat y est présenté comme réponse durable aux défis de la Zlecaf et à la concurrence continentale.
Les organisateurs promettent un tableau de bord public recensant créations d’entreprises, nombre d’emplois générés et volumes de financements mobilisés. Cet outil, consultable sur smartphone, doit renforcer la transparence et crédibiliser la promesse faite aux électeurs indécis.
Que faire concrètement ?
Si vous avez entre 18 et 35 ans, il suffit de remplir une fiche d’intention auprès des points Vague bleue installés dans chaque chef-lieu. Après validation, un module express de quatre jours vous initiera à l’étude de marché, à la gestion comptable et à la communication digitale.
Les lauréats recevront ensuite un microcrédit plafonné à trois millions de francs CFA, garanti à 50 % par le Fonds national d’appui à l’employabilité. Les candidats devront toutefois présenter, avant le 30 septembre, un relevé de création légale pour rester éligibles.
FAQ express
Qui finance ? Pour l’heure, le budget provient de contributions bénévoles, de la dotation de l’association et d’un partenariat pilote avec la Banque postale congolaise. Les organisateurs affirment qu’aucune ligne budgétaire de l’État n’est encore mobilisée.
Le dispositif survivra-t-il après le scrutin ? « Nous ne sommes pas un comité électoral, jure Okombi. Les structures que nous lançons resteront des outils techniques au-delà de 2026. Cela prouvera que la politique peut servir, pas seulement séduire. »


