Ce qu’il faut savoir
Lancées par le ministère de l’Intérieur le 1er septembre 2025, les opérations de révision des listes électorales s’étendent jusqu’au 30 octobre sur l’ensemble du territoire. Elles constituent la clef d’entrée officielle dans le scrutin présidentiel prévu pour mars 2026.
La Direction générale des affaires électorales déploie 6 800 commissions locales, du Kouilou à la Sangha, afin d’enrôler nouveaux électeurs et actualiser les données issues du fichier 2021. Les centres d’inscription ouvrent de 8 heures à 17 heures, y compris le week-end, pour faciliter l’affluence.
Le calendrier officiel de révision
Après la publication du décret présidentiel du 28 août, chaque commune dispose d’un chronogramme précis : réception des pièces du 1er au 30 septembre, affichage provisoire du 10 au 15 octobre, puis contentieux administratif jusqu’au 30 octobre avant gel du fichier.
Les Congolais de la diaspora, attendus dans les consulats, bénéficient d’un délai supplémentaire de sept jours afin de tenir compte des contraintes logistiques. Des kits biométriques de nouvelle génération, cofinancés par l’État et des partenaires techniques, assurent une saisie instantanée des empreintes et des photos.
Mobilisation des partis de la majorité
Le Parti congolais du travail et ses alliés sillonnent déjà les quartiers populaires. Les cellules locales distribuent des dépliants expliquant les pièces requises : acte de naissance ou jugement supplétif, carte d’identité ou passeport, certificat de résidence signé par le chef de quartier.
« Plus le fichier sera large, plus la victoire sera claire », affirme un coordinateur du PCT rencontré à Pointe-Noire. Les candidats proches du pouvoir promettent un scrutin apaisé, soulignant l’importance accordée par le président Denis Sassou Nguesso à la transparence depuis la révision constitutionnelle de 2015.
Opposition : la voix d’Armand Mpourou
Le 13 septembre, le président du Mouvement solidaire pour la République a exhorté ses militants à « se faire enrôler massivement » lors d’une conférence à Brazzaville. « Le silence de l’opposition n’est pas boycott ; notre force est dans les urnes », a-t-il insisté.
Armand Mpourou regrette toutefois un dialogue insuffisant avec l’exécutif et réclame l’utilisation intégrale des données issues du Recensement général de la population et de l’habitat réalisé en 2023, afin d’intégrer d’office les jeunes majeurs en 2026.
Les assurances données par le ministère de l’Intérieur
Interrogé, un responsable de la DGAE assure que « le fichier sera audité par des experts indépendants avant publication ». Il rappelle que huit innovations sont prévues : double sauvegarde numérique, code-barres unique par électeur et centralisation temps réel vers le serveur national.
Le ministre Guy-Georges Oba affirme que le gouvernement reste ouvert aux contributions de l’ensemble des formations politiques : « Les camps ont intérêt à pousser leurs adhérents à s’inscrire plutôt qu’à semer le doute. Le succès dépend de la participation de tous. »
L’enjeu démographique du RGPH 2023
Le dernier recensement chiffre la population à 6,1 millions d’habitants, dont 57 % ont moins de 25 ans. Entre 2023 et 2026, près de 300 000 nouveaux majeurs devraient rejoindre le corps électoral, un réservoir décisif pour tous les prétendants.
La DGAE explique que le croisement des bases de données est en cours : « Les jeunes recensés seront éligibles dès qu’ils présenteront une pièce d’identité valide. L’objectif est d’éviter les doublons et les radiations injustifiées », précise un technicien chargé de la plate-forme biométrique.
À retenir
Un fichier propre et inclusif reste le socle d’une présidentielle crédible. Gouvernement et opposition s’accordent sur la nécessité de mobiliser les électeurs, même si les méthodes diffèrent. La phase actuelle est déterminante : elle conditionne la campagne, l’observation internationale et, in fine, la légitimité du futur président.
Que faire concrètement ?
Chaque citoyen majeur doit se rendre au centre d’inscription de son quartier, muni des originaux et copies des pièces requises. Une fois photographié et fingerprinté, il reçoit un récépissé. La carte électorale définitive sera distribuée à partir de février 2026.
En cas de déplacement, l’électeur peut demander un transfert temporaire de bureau avant la clôture du contentieux. Les Congolais résidant hors du pays doivent prendre rendez-vous en ligne auprès de leur ambassade pour éviter les files d’attente.
FAQ des électeurs 2026
Que se passe-t-il si je perds ma carte ? Une déclaration de perte à la police, suivie d’une demande de duplicata à la commission locale, est suffisante jusqu’au 15 février 2026.
Puis-je voter avec mon passeport ? Oui, pourvu que le nom corresponde à celui figurant sur la liste. Le passeport en cours de validité tient lieu de pièce d’identification au bureau de vote.
Comment contester une omission ? Déposez un recours écrit auprès du tribunal d’instance dans les quarante-huit heures suivant l’affichage provisoire. La décision est rendue sous cinq jours afin de garantir votre enregistrement avant le gel du fichier.


