Ce qu’il faut savoir
Le Parti congolais du travail (PCT) vient de lancer la séquence décisive de sa préparation à la présidentielle de 2026, en ouvrant son sixième congrès ordinaire prévu fin décembre à Brazzaville. Objectif affiché : reconduire le président Denis Sassou Nguesso et défendre son bilan.
Lors d’une réunion préparatoire tenue le 6 décembre, le ministre Gilbert Ondongo a salué « l’action positive » du parti au service du développement national, appelant chaque militant à « marteler sans gêne » que la République du Congo avance malgré les difficultés conjoncturelles.
Le PCT en ordre de bataille pour 2026
Selon le comité d’organisation, plus de mille délégués des douze départements sont attendus pour adopter un programme d’action, renouveler les instances dirigeantes et désigner officiellement le candidat du parti. Les motions déjà déposées réclament la reconduction du chef de l’État pour « achever les réformes ».
Faustin Elenga, président de la fédération de Brazzaville, a rappelé que son entité avait « connu un parcours chargé de victoires » aux scrutins de 2021 à 2023. Cette dynamique, souligne-t-il, prouve que la base militante demeure mobilisée pour transformer l’essai en mars 2026.
Brazzaville : bilan d’étape
Le rapport d’activité présenté lors de la session intermédiaire indique que 85 % des engagements pris en 2021 ont été tenus : formations citoyennes, opérations d’assainissement urbain et mobilisation des jeunes électeurs. Le budget exécuté aurait atteint 97 % grâce à des contributions internes mieux structurées.
« Nous sommes passés d’une logique d’événement à une logique de résultat », explique un responsable de section, citant l’implantation de vingt-cinq comités de base supplémentaires dans les quartiers périphériques. Ces comités serviront de relais pour la distribution des nouvelles cartes d’électeur attendues en 2025.
Leadership de Denis Sassou N’Guesso
Pour Gilbert Ondongo, « l’optimisme et la foi en l’avenir » reposent d’abord sur la stabilité institutionnelle incarnée par Denis Sassou Nguesso. Sous son impulsion, le taux d’électrification serait passé de 46 % à 56 % en cinq ans, selon les données gouvernementales consultées.
Les économistes proches du pouvoir soulignent également la résilience budgétaire : le déficit est tombé sous la barre des 3 % du PIB en 2024, alors qu’il flirtait avec 8 % en 2020, année marquée par la pandémie et le choc pétrolier.
Défis socio-économiques à l’horizon 2026
Reste que les défis demeurent nombreux : diversification économique, emploi des jeunes et adaptation aux changements climatiques. Le congrès devrait adopter un plan triennal axé sur la transformation locale du bois et la montée en gamme de l’agriculture vivrière, secteurs jugés créateurs d’emplois rapides.
Une attention particulière sera portée à la dette, afin de préserver l’espace budgétaire pour les politiques sociales. Des discussions sont déjà engagées avec les partenaires techniques pour refinancer certains projets d’infrastructures en mode partenariat public-privé, a indiqué un cadre du ministère des Finances.
Calendrier électoral et congrès
Conformément au code électoral révisé en 2024, les partis doivent notifier leur candidat au moins 90 jours avant l’ouverture de la campagne, fixée au 10 février 2026. Le congrès du PCT se tiendra donc dans le délai légal, offrant un avantage d’organisation sur ses concurrents.
D’ici là, la Commission électorale indépendante prévoit une révision exceptionnelle des listes entre avril et juin 2025. Les cellules locales sont invitées à sensibiliser les citoyens sur les pièces exigées : acte de naissance sécurisé ou carte nationale d’identité biométrique récemment généralisée.
À retenir
Le sixième congrès ordinaire du PCT, attendu du 27 au 30 décembre 2025, devrait adouber Denis Sassou Nguesso comme candidat et arrêter un programme de consolidation macroéconomique, avec l’ambition affichée d’une victoire au premier tour le 21 mars 2026.
Que faire concrètement ?
Les électeurs sont invités à vérifier dès maintenant la validité de leurs documents d’état civil, à suivre les sessions d’éducation civique mises en ligne par le ministère de l’Administration du territoire et à s’informer sur la géolocalisation de leur futur bureau de vote.
FAQ des militants et électeurs
Qui peut parrainer un candidat ? Selon la loi, tout député, sénateur ou conseiller départemental disposant d’un mandat en cours peut accorder un parrainage. Le PCT table sur un volant de signatures supérieur à 140, bien au-delà du seuil requis de 80.
Le vote de la diaspora sera-t-il possible ? Le ministère des Affaires étrangères précise que des bureaux seront ouverts dans dix-huit ambassades, contre douze en 2021. Les modalités d’inscription en ligne seront précisées par arrêté avant fin mai 2025.
Qu’en est-il de la parité ? La nouvelle charte des partis impose un minimum de 30 % de femmes sur les listes de direction. La commission d’investiture du PCT affirme avoir atteint 35 % pour le congrès, signal positif salué par plusieurs organisations féminines.
Quel rôle pour l’observation citoyenne ? Les réseaux d’ONG préparent un monitoring des bureaux à l’aide d’une application mobile validée par la Commission électorale. Le PCT dit accueillir favorablement cette « transparence participative », convaincu que la solidité de son ancrage local résistera à tout audit.
Perspectives régionales
Sur le plan diplomatique, la possible reconduction de Denis Sassou Nguesso rassure plusieurs chancelleries. Le Congo doit présider la CEEAC en 2026, occasion d’accélérer l’harmonisation électorale régionale et de promouvoir la libre circulation.
Le chef de l’État a annoncé qu’il proposerait un mécanisme régional d’observation coordonnée afin de mutualiser les coûts et renforcer la crédibilité des scrutins. L’Union africaine salue déjà cette initiative et encourage des standards continentaux.


