Le coup de tonnerre de Niamey
Le Niger a frappé un grand coup en décidant de nationaliser la Société des Mines de l’Aïr (SOMAIR), où le français Orano détenait une majorité des parts. La mesure a été adoptée en Conseil des ministres le 19 juin 2025, démontrant la volonté du pays de reprendre le contrôle de ses ressources naturelles. Cet acte s’inscrit dans une politique plus large de reprise économique et de gestion directe des ressources minières, mettant en exergue les nombreuses dissensions avec Orano, anciennement connu sous le nom d’Areva. Avec cette décision, l’État nigérien devient le seul détenteur du patrimoine de la SOMAIR, motivé par le désir d’assurer une gestion plus équitable et durable de ses richesses naturelles.
Les griefs accumulés envers Orano
Le gouvernement nigérien a exprimé de vifs mécontentements face aux pratiques jugées déloyales de son partenaire français. Orano est accusé de s’être attribué une part disproportionnée de la production d’uranium et d’avoir ensuite déconnecté la SOMAIR des systèmes du groupe en décembre 2024, paralysant ainsi son fonctionnement. Le Niger reproche également à Orano d’avoir évacué son personnel français sans préavis, aggravant une situation déjà tendue. Le climat délétère a culminé lorsque Orano a arrêté les réhabilitations indispensables au site de la Cominak, contrevenant aux règles légales applicables.
Escalade de tensions et arbitrages internationaux
En réponse, Orano a engagé plusieurs recours en arbitrage international, contestant la nationalisation et invoquant une entrave à ses droits d’enlèvement. L’entreprise française cherche réparation pour le préjudice prétendument subi et pour la perte de contrôle de ses filiales nigériennes. Pour Orano, les actions du gouvernement nigérien affectent non seulement ses affaires mais aussi la situation socio-économique des communautés locales dépendantes de l’exploitation minière. Orano a également dû répondre à une crise d’ampleur à la suite de l’arrestation d’un de ses dirigeants à Niamey, accusant les forces nigériennes d’avoir agi arbitrairement.
Vers un avenir incertain
La nationalisation de la SOMAIR cristallise un point de rupture dans les relations franco-nigériennes sur le plan économique. Alors que Niamey clame la légitimité de ses actions pour un meilleur bénéfice de ses ressources, Orano reste déterminé à défendre ses intérêts. La situation pourrait infliger un coup dur à un secteur déjà fragile et alourdir les tensions locales. Les débats autour de l’avenir de l’uranium nigérien renforcent la nécessité de trouver une diplomatie adaptée à la protection des intérêts nationaux tout en assurant un partenariat viable et équitable avec les investisseurs étrangers.