Ce qu’il faut savoir
Alors que l’élection présidentielle de 2026 approche à grands pas, la bataille pour l’inscription sur les listes électorales se joue aussi dans les quartiers populaires de Brazzaville. À Makélékélé, une opération de délivrance accélérée de cartes nationales d’identité attire l’attention.
Portée par Gaëtane Princesse Mouangassa, présidente de l’Association Le Congo Ma Passion d’Afrique Centrale, l’initiative affiche le double objectif de renforcer la citoyenneté et d’assurer une participation massive aux urnes. Dimanche 2 novembre 2025, plus de mille cinq cents habitants ont répondu à son appel.
Mobilisation citoyenne à Makélékélé
Le slogan « Ta carte est un droit » résume l’esprit de la campagne. En rappelant que la carte est gratuite pour tout majeur congolais, les organisateurs entendent lever les derniers blocages administratifs et psychologiques qui empêchent encore certains compatriotes d’exercer pleinement leur droit de vote.
Dans la cour de l’école primaire Alphonse Massamba-Débat, le dispositif est rodé : vérification de l’acte de naissance ou du duplicata, prise de photo, transmission immédiate au Commissariat de Diata. Les files d’attente fluides illustrent la synergie entre police, association et autorités locales.
« Nous sommes passés de porte à porte », confie Gaëtane Mouangassa, sourire aux lèvres. « Tout Congolais a droit à sa carte ». Son porte-à-porte résonne comme une répétition générale avant la campagne officielle, les militants du Parti congolais du travail multipliant les relais dans chaque ruelle.
Un appui institutionnel salué
En toile de fond, le gouvernement rappelle régulièrement que la transparence du scrutin passe par des listes fiables. La récente modernisation du système d’état civil, soutenue par le ministère de l’Intérieur, simplifie progressivement l’accès aux pièces d’identité, notamment grâce à la dématérialisation de certaines démarches.
À Makélékélé, cette évolution institutionnelle trouve un relais concret. Les témoignages affluent. Un jeune majeur salue « l’initiative qui me permet enfin de voter ». Une commerçante, pièce d’état civil en main, ajoute qu’elle profitera du même déplacement pour ouvrir un compte bancaire, preuve d’utilité multiple.
Objectif 2 000 cartes
Le pari chiffré de l’ACMPAC est clair : atteindre deux mille enrôlements en une semaine. Le cap semble réaliste, au regard de l’affluence des premières heures. Les mobilisateurs poursuivront les visites domiciliaires jusqu’au vendredi, avant un dernier point d’étape prévu avec les autorités municipales.
Au-delà des chiffres, l’opération rappelle que l’obtention de la CNI reste parfois un parcours d’endurance. Manque de pièces, coûts de transport, horaires restreints : autant d’obstacles que l’approche communautaire permet de contourner. La proximité redonne confiance et réduit la tentation de l’abstention.
Regards de la commission électorale
Les autorités électorales nationales observent avec intérêt ce type d’initiatives locales. Interrogé, un cadre de la commission ad hoc souligne « l’importance d’acteurs civiques qui appuient l’action de l’État ». Selon lui, chaque carte distribuée aujourd’hui se traduira par un vote exprimé demain.
L’opération de Makélékélé pourrait inspirer d’autres arrondissements. Des responsables d’associations de Poto-Poto et de Mfilou ont déjà pris contact avec l’équipe de Mouangassa. Ils envisagent de reproduire le modèle, en partenariat avec les commissariats de quartier et sous la coordination des sous-préfectures.
Pour le pouvoir en place, la dynamique s’inscrit dans la volonté affichée de garantir un scrutin paisible et inclusif. La présidence l’a rappelé lors de son adresse de rentrée : « plus les citoyens participeront, plus la légitimité des choix collectifs sera forte ».
À retenir
À retenir : la carte nationale d’identité reste le sésame absolu pour la présidentielle 2026. Sans elle, impossible de figurer sur les listes définitives ou de retirer sa carte d’électeur. Commencer les démarches dès maintenant évite la cohue annoncée des derniers jours.
Que faire concrètement ?
Que faire concrètement ? Se munir de l’acte de naissance, d’une photo récente et se présenter au commissariat de son secteur. À Makélékélé, le CPQ de Diata traite les dossiers en moins de vingt-quatre heures grâce à une ligne dédiée au projet.
FAQ express
FAQ express : Peut-on venir sans duplicata ? Oui, un certificat de nationalité suffit. Les mineurs peuvent-ils obtenir la carte ? Ils reçoivent un livret, utile plus tard. La diaspora est-elle concernée ? Oui, via les chancelleries, mais la procédure locale reste plus rapide.
Retombées économiques et sociales
Les retombées ne se limitent pas au vote. Posséder une CNI facilite l’accès à la couverture santé, aux concours publics et aux services mobiles d’argent. Les responsables locaux rappellent que l’économie informelle de Makélékélé gagnera en sécurité grâce à l’identification fiable des acteurs.
En mettant l’accent sur ces avantages concrets, Mouangassa espère consolider un électorat conscient et fidèle. « Voter, c’est décider, mais c’est aussi ouvrir des portes pour sa famille », insiste-t-elle. Un message qui trouve un écho favorable auprès des chefs de rue et des enseignants.
Vers une participation record en 2026
À mesure que s’ouvre l’année préélectorale, l’exemple de Makélékélé rappelle que la démocratie commence par une formalité administrative. En facilitant l’accès à la carte d’identité, les acteurs associatifs et les services publics mettent toutes les chances du côté d’une participation record en 2026.


