Ce qu’il faut savoir
Le Conseil supérieur de la liberté de communication vient d’annoncer un fonds d’appui alimenté par la Redevance audiovisuelle. L’objectif affiché est clair : offrir aux rédactions les moyens matériels de couvrir la présidentielle de 2026 dans des conditions professionnelles renforcées (ACI).
Selon le président du CSLC, Médard Milandou, la nouvelle enveloppe sera répartie équitablement entre organes publics et privés. Cette démarche, soutenue par le gouvernement, entend consolider un paysage médiatique pluraliste tout en assurant la stabilité institutionnelle jusqu’au scrutin de mars 2026.
Un signal d’équilibre médiatique pour 2026
Le financement inédit provient intégralement de la Redevance audiovisuelle, désormais affectée à 100 % au secteur. Les observateurs y voient un geste fort du pouvoir exécutif en faveur de la liberté de la presse, reconnu comme pilier d’une campagne apaisée.
« Nous voulons que chaque voix politique soit entendue sans biais financier », a résumé Médard Milandou devant les rédactions nationales. Les montants précis seront dévoilés après validation budgétaire, mais le Conseil prévoit des tranches proportionnelles à l’audience moyenne des titres.
Pour les médias de proximité, souvent dépendants de recettes publicitaires irrégulières, cette bouffée d’oxygène devrait sécuriser la production d’enquêtes, décryptages et infographies comparatives des programmes présidentiels.
La carte de presse, sésame pour l’information électorale
Parallèlement, le CSLC met à disposition la nouvelle carte de presse biométrique. Ce document facilitera l’accès aux réunions publiques, centres de compilation et conférences des différentes équipes de campagne, limitant les incidents d’identité constatés lors des élections passées.
Les responsables de rédaction doivent se rapprocher du secrétariat du Conseil pour déposer les dossiers. Les premiers badges seront remis dès février 2025, soit un an avant l’ouverture légale de la campagne, laissant le temps aux reporters de préparer dossiers et déplacements.
En encourageant la reconnaissance professionnelle, les autorités souhaitent réduire la circulation de fausses informations, qui trouvent souvent un terrain favorable en l’absence de journalistes accrédités.
Rôle renouvelé du CSLC dans la régulation de la campagne
Médard Milandou a rappelé que son institution compte treize membres, dont un vice-président et plusieurs hauts conseillers chargés du suivi du temps d’antenne. Le dispositif de monitoring sera modernisé grâce à un logiciel d’analyse automatique des programmes radio-télé.
Ce suivi permettra de publier, chaque semaine, un tableau de bord synthétique de la visibilité de chaque candidat. L’infographie, annoncée comme interactive, sera disponible sur le portail du CSLC et relayée par l’Agence congolaise d’information.
Les partis politiques saluent une démarche transparente. « La fiabilité des chiffres est garante de la sérénité du scrutin », souligne un cadre de la majorité, tandis que l’opposition y voit l’occasion d’alerter rapidement en cas de déséquilibre.
À retenir
Un fonds d’appui inédit, une carte de presse biométrique et un suivi hebdomadaire du pluralisme : le triptyque voulu par le CSLC entend professionnaliser la couverture de la présidentielle et conforter la confiance des citoyens envers leurs médias.
Que faire concrètement ?
Rédactions, rapprochez-vous du CSLC pour connaître votre quote-part et déposer votre plan de dépenses. Les financements couvriront prioritairement équipements vidéo, déplacements intérieurs et formation numérique.
Journalistes indépendants, constituez vos dossiers d’accréditation avant fin novembre 2024. Les frais de dossier sont pris en charge par le fonds, à condition de justifier d’au moins deux collaborations régulières avec un titre reconnu.
FAQ élections 2026 et médias
Qui fixe les règles de répartition ? Le CSLC élabore un barème, soumis pour avis consultatif au ministère de la Communication, puis publié au Journal officiel.
Le fonds sera-t-il récurrent ? Les autorités envisagent de pérenniser le mécanisme après 2026 pour soutenir la transition numérique des médias congolais, sous réserve des recettes futures de la Redevance.
Comment seront traitées les plaintes ? Un guichet unique, ouvert pendant toute la campagne, enregistrera les doléances sur le temps de parole et la diffusion de rumeurs, avant transmission à la Cour constitutionnelle si besoin.


