Ce qu’il faut savoir
La révision annuelle des listes électorales, ouverte au printemps, touche à son terme dans la capitale congolaise. L’opération, supervisée par la Direction générale des affaires électorales et l’Observatoire national des élections, constitue un jalon essentiel vers le scrutin présidentiel attendu en 2026.
Ces dernières quarante-huit heures, Marius Mouambenga, commissaire général du Comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction, a sillonné plusieurs centres d’enrôlement afin d’évaluer, sur le terrain, la rigueur des procédures d’inscription et l’accessibilité offerte aux électeurs.
Sur le terrain à Brazzaville
Le responsable, accompagné d’une petite délégation technique, s’est d’abord rendu à Makélékélé, arrondissement dont la démographie nourrit traditionnellement une participation élevée.
Sur place, vingt-deux bureaux avaient déjà enregistré 9 201 nouveaux électeurs, chiffre salué comme un signal encourageant pour la prochaine présidentielle.
Bacongo a présenté un contraste temporaire, avec 1 069 enrôlements répartis sur quinze bureaux, mais les agents soulignent un afflux de dernière minute, phénomène bien connu lors des opérations antérieures.
Participations contrastées selon les arrondissements
Talangaï, vaste quartier du nord, affiche 7 534 inscrits pour soixante-neuf bureaux, un volume qualifié de « résiduel mais précieux » par le secrétaire général de la mairie, Tiburce Ingombo.
À Ouenzé, vingt-trois bureaux ont recensé 7 124 citoyens, confirmant la tendance d’une participation régulière dans les arrondissements populaires.
Mouambenga note que l’écart entre quartiers tient moins à la motivation civique qu’aux contraintes professionnelles ou familiales, rappelant que la période d’inscription couvre pourtant plusieurs semaines.
Témoignages des responsables locaux
Devant le commissaire, le maire de Makélékélé, Edgard Bassoukissa, a détaillé le processus de validation des fiches, précisant qu’une permanence sera assurée deux mois pour vérifier les noms avant transmission définitive à la Direction générale des affaires électorales.
À Talangaï, Tiburce Ingombo insiste sur la mise à jour permanente des fichiers, considérant indispensables le retranchement des personnes décédées et l’intégration des nouveaux arrivants.
Les commissions d’arrondissement se disent satisfaites du matériel reçu, cartes vierges sécurisées et registres numérotés, fruit des investissements opérés par le gouvernement et ses partenaires.
Enjeux pour la présidentielle 2026
Pour Marius Mouambenga, le climat observé augure d’un scrutin apaisé en 2026, d’autant que majorité, opposition, centre et société civile partagent les mêmes couloirs d’enrôlement dans un esprit de responsabilité.
L’évaluation conjointe du 28 octobre par la Direction des affaires électorales et la Commission nationale électorale indépendante confirme que plus de 90 % des électeurs potentiels figurent déjà sur les listes.
Ce pourcentage, inédit à ce stade du cycle électoral, illustre les efforts constants des pouvoirs publics pour moderniser la chaîne d’inscription, notamment par l’informatisation progressive des centres.
À retenir
La forte mobilisation dans la plupart des arrondissements, combinée à des dispositifs logistiques salués par l’Observatoire national, laisse espérer un corps électoral plus à jour que lors de la présidentielle de 2021.
Que faire concrètement ?
Les citoyens encore non inscrits sont invités à présenter leur carte nationale ou un acte de naissance dans le centre le plus proche avant la date limite, les agents maintenant une permanence quotidienne jusqu’à 18 heures.
FAQ sur la révision des listes
Plusieurs électeurs interrogent la possibilité de modifier leur bureau de vote après déménagement; la commission répond par l’existence d’un formulaire de transfert à remplir sur place, sans frais.
Autre question fréquente, la double inscription, est automatiquement détectée grâce au système de contrôle biométrique, une innovation introduite progressivement depuis 2023 pour renforcer la fiabilité des listes.
Perspective institutionnelle
Le commissaire général s’est engagé à transmettre un rapport circonstancié au ministre de l’Administration du territoire afin d’anticiper d’éventuels ajustements calendaires, tout en réaffirmant la souveraineté de la Commission électorale dans la fixation des étapes à venir.
De nombreux observateurs soulignent que la transparence constatée pendant l’enrôlement donnera le ton de la campagne, la majorité présidentielle misant sur cette crédibilité pour consolider la paix et la stabilité économiques obtenues ces dernières années.
À trois ans de l’échéance, la maîtrise du fichier électoral apparaît donc comme l’une des avancées majeures de la feuille de route présidentielle, condition indispensable pour un vote serein et incontestable.
Regards de la société civile
Présente lors de la visite, la plateforme Agir pour la démocratie s’est félicitée du « climat studieux » observé, tout en demandant la publication rapide des statistiques par genre et par tranche d’âge afin d’encourager la participation des jeunes et des femmes.
Interrogé, le politologue Cédric Nkoua estime que l’effort consenti dans l’enrôlement « pose les bases d’une compétition où l’issue se jouera davantage sur les programmes que sur les soupçons d’irrégularités ».
La mission d’observation de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, attendue pour 2025, pourra vérifier ces avancées et, le cas échéant, recommander des améliorations avant le test grandeur nature de la présidentielle.
Participation numérique avant 2026
En attendant, les plateformes numériques du ministère de l’Administration du territoire permettent déjà de vérifier en ligne son statut d’inscription, première étape d’une stratégie d’e-gouvernement que les autorités souhaitent consolider avant l’échéance cruciale de 2026.


