Ce qu’il faut savoir
Réuni en session extraordinaire le 29 novembre 2025, le Conseil national du Parti du peuple a prononcé l’exclusion immédiate de cinq militants accusés d’avoir semé la confusion dans les rangs, selon le président Jean-Pierre Agnangoye.
Sont visés Castellin Cedric Balou et ses proches Gaston Miyalou, Melvin Louwamou, Hervé Samba et Lévy Oniangué. Le Conseil évoque des violations répétées des statuts, notamment des propos jugés diffamatoires et des altercations physiques.
Un comité restreint de onze membres doit préparer, d’ici fin décembre, le deuxième congrès ordinaire qui actera la radiation définitive des contestataires et mettra à jour les textes internes avant le coup d’envoi de la campagne présidentielle.
Les coulisses d’une crise interne
Selon plusieurs cadres, les tensions couvaient depuis l’élargissement des organes dirigeants en 2024. Les exclus, revendiquant plus d’influence, auraient tenté de convoquer des réunions parallèles, créant un double discours nuisible à la cohésion.
« Nous ne pouvions plus laisser prospérer le chaos, surtout dans la dernière ligne droite avant l’élection », confie Victor Mayangui, membre du bureau politique, rappelant que les batailles d’ego affaiblissent la crédibilité de l’opposition.
Des juristes soulignent que la charte du PA.PE permet l’exclusion pour atteinte grave à l’image du parti. Les intéressés disposent néanmoins de recours devant la justice civile, signe, selon eux, d’un État de droit fonctionnel.
Une opposition fragilisée face au calendrier électoral
La séquence intervient à moins de cent jours du premier tour. Fragmenté, le camp contestataire peine à s’accorder sur une candidature unique. Pour certains analystes, la décision du PA.PE risque d’éroder davantage sa base électorale.
Pendant ce temps, la majorité présidentielle poursuit ses tournées de mobilisation, soulignant la nécessité de stabilité pour consolider les programmes sociaux lancés depuis 2021. Chaque désunion adverse est perçue, dans certains cercles, comme un facteur favorable à la continuité.
Pour le politologue José Ovono, « le pouvoir peut se prévaloir d’un avantage organisationnel, mais il doit aussi composer avec une jeunesse plus exigeante. Un scrutin transparent reste la meilleure réponse aux critiques ».
Positionnement des autorités
Le ministère de l’Intérieur réaffirme que « tous les partis légalement reconnus conservent leur liberté d’organisation ». Il rappelle que la commission électorale a déjà publié le calendrier et ouvert la révision des listes, preuve d’un engagement pour un processus inclusif.
Dans une récente allocution, le porte-parole du gouvernement a salué la vitalité politique nationale, tout en invitant chaque formation à régler ses litiges selon la loi. « La pluralité ne doit pas rimer avec désordre », a-t-il insisté.
Des observateurs de la CEEAC notent que le climat demeure calme, contrairement à certaines élections passées. Ils jugent encourageante la volonté du gouvernement de faciliter l’accréditation des missions de suivi.
Impact sur la présidentielle 2026
Le congrès du PA.PE, prévu du 26 au 27 décembre, sera scruté. S’il débouche sur une équipe dirigeante unifiée, le parti pourrait encore convaincre les électeurs indécis cherchant un discours construit sur l’alternance responsable.
Dans le cas inverse, les sympathisants pourraient se tourner vers d’autres candidats, voire s’abstenir. Une baisse de la participation profiterait mécaniquement aux forces disposant d’appareils solides.
Quel que soit l’issue, la dynamique interne du PA.PE illustre l’importance, pour chaque formation, d’aborder la présidentielle avec des structures solides et des messages lisibles.
À retenir
Le Parti du peuple traverse sa plus grave crise depuis sa création en 1995, mais ses instances ont choisi la fermeté afin de présenter un visage ordonné aux électeurs. Les autorités rappellent leur neutralité institutionnelle et l’engagement à garantir un scrutin équitable.
Que faire concrètement ?
Les citoyens sont invités à vérifier leur inscription sur les listes électorales avant la clôture prévue le 15 février 2026. Les mairies et centres d’état civil disposent d’équipes dédiées pour corriger les anomalies et délivrer les duplicatas d’acte de naissance.
Les militants des partis, PA.PE compris, doivent suivre les séances de formation civique proposées par la commission électorale, afin d’éviter les irrégularités courantes comme l’affichage sauvage ou le dépassement des heures de meeting autorisées.
FAQ
Qui peut voter ? Tout citoyen congolais âgé d’au moins 18 ans au jour du scrutin, inscrit sur la liste correspondante à son lieu de résidence.
La diaspora pourra-t-elle participer ? Le projet de vote externe, expérimenté en 2023 pour les législatives partielles, pourrait être élargi. Une décision est attendue d’ici mars, après concertation avec les représentations diplomatiques.
Quelles sanctions en cas de violences électorales ? La loi prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour tout acte entravant la sérénité des opérations de vote, peine aggravée si la violence vise un agent électoral.


