Cap sur 2026 : l’UPADS clarifie sa ligne
Le second congrès ordinaire de l’UPADS, organisé du 20 au 22 novembre 2025, s’est placé sous le signe d’un repositionnement stratégique à dix-huit mois de la présidentielle. Forte de 1 225 congressistes, la principale force d’opposition entend désormais parler d’une seule voix autour d’un projet rénové.
Le choix du slogan « Dans l’unité et la discipline, en marche vers un Congo nouveau » traduit une volonté d’apaisement après des années de débats internes. Cette harmonie réaffirmée est perçue par plusieurs observateurs comme un signal de maturité démocratique salué jusque dans la majorité présidentielle.
Un congrès entre unité et discipline
La révision des statuts a dominé les trois jours de travaux. Cinquante amendements ont été adoptés, instaurant la parité, limitant les mandats internes et simplifiant les procédures disciplinaires. Les délégués ont voulu montrer qu’une gouvernance plus transparente pouvait aussi s’expérimenter au sein des partis avant d’être proposée au pays.
Le vote à bulletin secret pour élire le président du Conseil national a consolidé cette image d’ouverture. Pascal Tsaty-Mabiala a recueilli 91,30 % des suffrages, distance confortable qui lui confère un mandat clair pour négocier alliances et parrainages requis par la loi électorale révisée en 2022.
Quel rôle pour Tsaty-Mabiala dans la présidentielle ?
Âgé de 68 ans, le député de Loudima reste la figure la plus expérimentée de l’UPADS. Dans son allocution, il a insisté sur le « pacte républicain » et la nécessité de formations fortes pour garantir la stabilité voulue par la Constitution de 2015.
La présence du représentant du Parti congolais du travail, invitée officielle, a donné lieu à une poignée de main commentée. Certains y voient la confirmation d’un dialogue constructif avec le chef de l’État, susceptible de déboucher sur un consensus autour du calendrier électoral et des mécanismes de financement public des campagnes.
Jérémy Lissouba, la génération montante
L’approbation à main levée de Jérémy Sylvain Mehdi Lissouba comme nouveau secrétaire général a créé la surprise. À 40 ans, le fils de l’ancien président Pascal Lissouba apporte une légitimité historique et un discours tourné vers le numérique, très suivi par la jeunesse urbaine.
« Nous devons transformer nos idées en actions concrètes avant 2026 », a-t-il lancé, appelant à une campagne basée sur la proximité et les données. Ses premiers déplacements, annoncés dans le Pool et la Sangha, devraient mesurer sa capacité à élargir la base électorale au-delà des fiefs traditionnels.
Relations apaisées avec le PCT
En saluant la présence du délégué du PCT, Tsaty-Mabiala a souligné que la compétition politique ne devait pas devenir « une source de division nationale ». Ce ton constructif rejoint les appels réguliers du président Denis Sassou Nguesso à la cohésion et au dialogue pour sécuriser le processus de 2026.
Des analystes estiment qu’une opposition structurée, dialoguant sans invective, rassure les partenaires internationaux et crédibilise le climat d’affaires. La majorité, de son côté, y voit la preuve que les réformes institutionnelles récentes favorisent l’expression pluraliste sans mettre en péril la stabilité acquise.
Programme socio-économique revisité
Le congrès a validé une plateforme misant sur l’agriculture familiale, la décentralisation fiscale et un modèle économique mixte. Ces priorités rejoignent certaines orientations gouvernementales, notamment la diversification hors pétrole et la valorisation des chaînes de valeur locales.
Les congressistes affirment vouloir compléter les efforts déjà lancés par l’exécutif, plutôt que les annuler. Cette approche pragmatique pourrait séduire les électeurs indécis, attachés aux avancées des dernières années mais désireux d’une alternance plus participative dans la gestion des ressources.
Parrainages et calendrier : les prochaines étapes
La loi électorale impose 12 parrainages de députés ou conseillers départementaux pour valider une candidature. Avec trente-deux élus locaux, l’UPADS dispose d’une marge. Le défi sera surtout de déposer un dossier complet avant la date que fixera la Commission électorale, attendue début 2026.
Les équipes juridiques préparent déjà la collecte des formulaires, tandis que le secrétariat général planifie une formation des mandataires dans chaque département. Objectif : éviter les rejets pour vice de forme qui avaient coûté cher à plusieurs partis en 2021.
À retenir
Le congrès 2025 marque une inflexion nette vers la discipline et la modernisation interne. L’élection quasi plébiscitaire de Tsaty-Mabiala consolide un leadership expérimenté, tandis que la nomination de Jérémy Lissouba ouvre la porte à une relève intergénérationnelle saluée par de nombreux militants.
Les signaux d’apaisement envoyés au gouvernement, couplés à un programme économique compatible avec la stratégie nationale de diversification, renforcent la crédibilité du parti et pourraient dynamiser la participation lors du scrutin de 2026.
Que faire concrètement ?
Les sympathisants sont invités à vérifier leur inscription durant la révision des listes annoncée pour le premier semestre 2026. Les sections locales doivent également recenser les volontaires pour l’observation citoyenne afin de garantir la transparence.
Les nouveaux statuts encouragent le recrutement de 2 000 assesseurs formés aux procédures de dépouillement. La direction nationale promet un kit numérique comportant manuel de vote, charte éthique et calendrier officiel, pour que chaque votant dispose d’informations vérifiées.
FAQ
Le parti présentera-t-il un candidat unique ? La décision devrait intervenir après une convention prévue en juillet 2026.
Quel est le positionnement vis-à-vis du président sortant ? L’UPADS revendique une opposition « responsable », disposée à participer à un dialogue national si celui-ci est ouvert.
La diaspora pourra-t-elle voter ? La Commission électorale prévoit d’élargir les bureaux dans certaines ambassades ; le parti mènera une campagne d’information spécifique.


