Ce qu’il faut savoir
Le Parti congolais du travail (PCT), formation majoritaire soutenant le président Denis Sassou Nguesso, a fixé son 6e congrès ordinaire du 27 au 30 décembre à Brazzaville. L’événement est présenté comme la première étape institutionnelle vers la présidentielle de 2026.
Officiellement placé sous le thème de l’unité, de la cohésion et de la discipline, le congrès entend consolider la paix et accélérer la marche vers le développement, deux priorités déjà mises en avant par le chef de l’État depuis sa réélection en 2021.
Congrès du PCT, rampe de lancement vers 2026
À trois ans du scrutin, cette grande messe militante servira de laboratoire programmatique. Les 3 500 délégués annoncés scruteront les propositions économiques, sociales et environnementales qui pourraient nourrir l’offre électorale de la majorité présidentielle en 2026.
Selon Pierre Moussa, secrétaire général et président du comité préparatoire, les « innovations préconisées » doivent permettre au parti de demeurer « en phase avec les aspirations populaires » tout en valorisant l’expérience gouvernementale accumulée depuis plus d’une décennie.
Les enjeux internes: unité et discipline
Au-delà des textes, l’enjeu sera aussi de cimenter l’entente entre cadres, jeunes et alliés régionaux. Les récentes consultations fédérales ont mis en lumière un besoin de renouvellement générationnel que la direction veut accompagner sans fracture, afin d’éviter toute dispersion des voix en 2026.
Les observateurs estiment que l’image de cohésion reste déterminante pour rassurer la base électorale. « Les militants veulent voir un front uni derrière le président », confie un politologue de l’Université Marien-Ngouabi, soulignant que l’opposition cherche déjà à capitaliser sur la moindre discordance.
Quel calendrier avant la présidentielle?
Après le congrès national, le PCT devra valider ses listes de candidats législatifs partiels, puis engager la sensibilisation sur la révision des listes électorales prévue courant 2025 par le ministère de l’Administration du territoire. Chaque étape est scrutée par la Commission nationale électorale indépendante.
Le parti assure vouloir « respecter scrupuleusement » les délais officiels, rappelant que la loi fixe l’ouverture de la campagne présidentielle trente jours avant le vote. Une cellule juridique interne planche déjà sur les futurs parrainages et sur la gestion du silence électoral.
Financement et doctrine: quelle offre économique?
La commission doctrine économique présentera un rapport actualisé sur la diversification hors pétrole, l’industrialisation agro-alimentaire et la digitalisation des services publics. Ces orientations rejoignent le Plan national de développement 2022-2026, principal socle programmatique du gouvernement.
Sur la question sensible du financement partisan, le trésorier national promet un budget « transparent et conforme au cadre légal de 2019 ». Une plate-forme numérique devrait permettre de tracer les contributions des sympathisants, gage de crédibilité face aux futurs auditeurs de campagne.
À retenir
Quatre jours, sept commissions et un objectif: préparer une majorité soudée pour 2026. Les fédérations départementales seront évaluées sur leur capacité à mobiliser au moins 80 % des inscrits lors des congrès locaux, indicateur interne de force militante.
Le maintien du thème de la paix comme fil conducteur traduit la volonté du pouvoir de sécuriser le climat social et d’attirer les investisseurs, condition préalable à la création d’emplois pour la jeunesse, segment électoral stratégique.
Que faire concrètement ?
Militants et sympathisants sont invités à participer aux assemblées générales qui se tiendront dès janvier. Les personnes non encore inscrites sur les listes électorales peuvent se rapprocher de leur mairie afin de régulariser leur situation avant la révision attendue l’an prochain.
Les étudiants de la diaspora, souvent très actifs en ligne, sont encouragés à suivre les retransmissions du congrès pour mieux comprendre le projet présidentiel et combattre la désinformation, rappelle la cellule communication du parti.
FAQ sur le 6e congrès du PCT
Qui participe ? Des délégués élus dans chaque fédération, plus des invités internationaux. Où ? Au palais des congrès de Brazzaville. Pourquoi fin décembre ? Pour coïncider avec la clôture de l’année politique et dégager une feuille de route claire dès janvier.
Le congrès désigne-t-il le candidat présidentiel ? Pas formellement. Le PCT privilégie l’investissement du président sortant à l’issue d’une consultation interne prévue mi-2025, mais la décision finale reviendra au comité central conformément aux statuts.
Regard data: infographie participation militante
Une infographie publiée lors de l’ouverture montrera l’évolution du nombre d’adhérents depuis 2010, la répartition par sexe et âge, ainsi que les taux de participation aux précédents congrès. Selon le parti, le taux de fidélité dépasse actuellement 92 %.


