Ce qu’il faut savoir
Le Parti congolais du travail, formation majoritaire au pouvoir, boucle avant le 30 septembre les travaux préparatoires de son 6e congrès ordinaire, étape clef avant la présidentielle de 2026.
Conduit par Pierre Moussa, le comité préparatoire a confirmé le calendrier après avoir auditionné les présidents de commissions, dont la porte-parole Antoinette Kebi se dit confiante dans le respect des délais (Agence Congolaise d’Information).
Un calendrier millimétré avant 2026
Le premier chronogramme indiquait seulement des périodes; la nouvelle version précise des dates, afin de lisser les séquences du congrès, de la validation des rapports à l’adoption des résolutions qui orienteront la stratégie du parti pour la campagne présidentielle.
Fixer un terme clair aux travaux internes permet aux organes du PCT de consacrer l’année 2025 à la mobilisation citoyenne, à la formation des scrutateurs et au déploiement de messagers de terrain vers les départements les plus éloignés.
Le parti souligne que ce cadencement respecte la loi électorale, laquelle fixe les périodes officielles de dépôt des candidatures et de campagne. Une anticipation saluée par plusieurs analystes qui y voient un signe de maturité politique.
Quels enjeux pour la majorité présidentielle
Ce 6e congrès devra actualiser la ligne programmatique autour du projet de société porté par Denis Sassou Nguesso, notamment sur l’industrialisation, la jeunesse et le numérique, trois axes déjà évoqués lors des consultations nationales de 2024.
Plusieurs cadres rappellent que l’objectif est d’« offrir une feuille de route lisible aux électeurs avant même l’ouverture officielle de la campagne », afin de renforcer la cohérence du message gouvernemental.
En toile de fond, la question de l’investiture du candidat reste ouverte. Si la majorité des militants souhaite la continuité, le parti entend respecter scrupuleusement ses statuts et n’officialisera aucun nom avant le vote des délégués.
Des observateurs estiment toutefois que la tenue rapide des commissions thématiques permettra d’identifier les nouveaux visages appelés à renforcer l’équipe de campagne, signe d’un rajeunissement progressif voulu par la direction.
À retenir
Date limite des travaux internes : 30 septembre. Objectif : disposer d’un corpus de résolutions avant fin 2024 pour préparer les conventions régionales, puis la désignation du candidat de la majorité.
Le bureau politique prévoit aussi d’actualiser sa charte d’éthique, afin de promouvoir une campagne apaisée et conforme aux recommandations du ministère de l’Intérieur et du Conseil supérieur de la liberté de communication.
Que faire concrètement ?
Les militants sont invités à finaliser leurs cotisations avant décembre, condition nécessaire pour participer aux primaires internes. Les sympathisants, eux, peuvent déjà consulter les fiches programme mises en ligne sur le site du parti.
Au niveau local, les sections annoncent des permanences mobiles permettant d’expliquer les nouvelles dispositions sur la révision des listes électorales et l’obtention de la carte d’électeur biométrique.
FAQ électorale 2026
Q : Le congrès peut-il modifier le calendrier officiel ? R : Non, seul le décret présidentiel fixe les dates du scrutin, mais le congrès peut formuler des recommandations au gouvernement pour garantir la tenue de l’élection dans les meilleures conditions.
Q : Les résolutions seront-elles publiques ? R : Oui. Elles seront déposées au ministère de l’Intérieur, puis publiées au Journal officiel, conformément à l’engagement de transparence pris par le PCT lors du précédent congrès.
Q : Comment la diaspora sera-t-elle associée ? R : Des plateformes en ligne permettront aux Congolais de l’étranger de participer aux consultations programmatiques et de suivre, en direct, les sessions plénières du congrès.
Infographie : chiffres-clés du congrès
L’équipe data du parti annonce 1 200 délégués attendus, 15 commissions thématiques et un budget maîtrisé de 1,8 milliard de francs CFA, financé à 65 % par les cotisations et à 35 % par des partenariats légaux.
Ces chiffres, présentés sous forme de carte interactive lors du congrès, illustreront l’effort de transparence financière et logistique réclamé par la société civile et encouragé par la présidence.
Regards de l’opposition modérée
Quelques formations d’opposition saluent la clarté du calendrier tout en réclamant des concertations élargies. Auguste Poignet, du Mouvement pour la Renaissance, estime que « toute visibilité donnée au corps électoral favorise la sérénité ».
Le PCT rappelle qu’il a adressé plus de 200 invitations pour son congrès, y compris aux partis non inscrits à la majorité, prouvant sa volonté d’inclusivité conformément aux orientations du chef de l’État.
Prochaines étapes institutionnelles
À l’issue du congrès, un rapport général sera transmis à l’Assemblée nationale pour information, démarche inédite qui traduit l’ancrage républicain du processus interne du parti.
Le gouvernement, de son côté, prévoit de publier au dernier trimestre 2025 un décret fixant le nombre et l’emplacement des bureaux de vote, lequel tiendra compte des retours formulés par les partis lors de leurs congrès respectifs.
Un projet de portail web unique, piloté par le ministère de l’Administration du territoire, regroupera en 2025 les textes législatifs, les résultats des primaires de chaque parti et les statistiques de participation, répondant ainsi aux demandes récurrentes de la jeunesse connectée.
Ce portail sera testé dès janvier lors des simulations de vote électronique organisées à Brazzaville.