Sahbi Atig condamné : les faits
Le tribunal de première instance d’Ariana, en Tunisie, a prononcé une peine de 15 ans de réclusion à l’encontre de Sahbi Atig. Ce dernier, haut responsable du parti d’opposition Ennahda et ancien député, a été reconnu coupable de plusieurs délits financiers, dont la formation d’une entente en vue de blanchiment d’argent et la détention de devises de manière illégale. Ce verdict intervient dans un contexte politique particulièrement tendu en Tunisie.
Critiques et enjeux politiques
L’avocat de Sahbi Atig, Mokthar Jmaayi, a fermement rejeté les accusations formulées contre son client, qualifiant le jugement de politiquement motivé. ‘Ce verdict vise à éliminer les opposants’, a-t-il déclaré, soulignant une prétendue instrumentalisation de la justice pour détourner l’attention des véritables enjeux nationaux. Cette affirmation résonne auprès de nombreux observateurs qui voient dans ce procès un symptôme des luttes de pouvoir exacerbées au sein du pays.
Un procès aux multiples rebondissements
Le parcours judiciaire de Sahbi Atig prend racine dans une affaire datant de 2016, initiée à la suite d’un vol à son domicile. Des éléments nouveaux ont émergé en 2023, après qu’un suspect a déclaré avoir été menacé pour garder le silence. Ce témoignage a ravivé l’affaire qui, jusqu’au dernier moment, a vu ses décisions contestées, notamment jusqu’au rejet par la Cour de cassation des pourvois déposés par la défense et le ministère public.
Contexte politique et international
Ce verdict s’inscrit dans un climat politique complexe en Tunisie, où la justice est souvent perçue comme instrumentalisée pour marginaliser les opposants politiques. Sahbi Atig n’en est pas à sa première condamnation, ayant déjà écopé d’une peine en relation avec un présumé complot contre la sûreté de l’État. Cette situation attire l’attention internationale, avec un regard critique sur l’état de la démocratie et de l’indépendance judiciaire en Tunisie.