Ce qu’il faut savoir
À l’ouverture de la session budgétaire, le président du Sénat, Pierre Ngolo, a relié rigueur financière, paix publique et préparation de la présidentielle de mars 2026. Son discours, salué au Palais du Peuple, met la sécurité et l’engagement citoyen au cœur du prochain rendez-vous électoral.
Le sénateur a jugé que la protection des citoyens reste «le premier devoir de l’État». En saluant l’action de la police, il appelle le gouvernement à pérenniser les patrouilles tout en respectant scrupuleusement la loi. L’objectif affiché est un climat apaisé jusqu’aux urnes.
Sécurité, test démocratique majeur
Dans la capitale, les habitants de Moungali ou de Talangaï relaient quotidiennement les alertes liées aux «Bébés noirs» ou «Kulunas». Ces bandes, issues pour partie de la délinquance juvénile, ont ravivé le débat sur l’autorité de l’État à trois ans de l’échéance présidentielle.
Pour Pierre Ngolo, ces violences ne se réduisent pas à un fait divers: elles signent un affaissement du lien social qui pourrait brouiller le message politique de la prochaine campagne. «Aucune complaisance», a-t-il martelé, invitant les sénateurs à soutenir les dispositifs de dissuasion.
Des renforts mobiles, déjà visibles dans les quartiers sensibles, illustrent une stratégie graduelle. Sans nommer la Direction générale de la surveillance du territoire, le président du Sénat a reconnu «les avancées prometteuses» d’une police mieux équipée et formée, capable de protéger les bureaux de vote en 2026.
Discipline budgétaire au service du scrutin
Le budget examiné cet automne financera la révision des listes, la logistique des cartes biométriques et le déploiement du matériel dans 5 533 bureaux prévus. Ngolo rappelle que chaque franc doit être traçable, afin d’éviter des retards qui alimenteraient la méfiance du corps électoral.
«La discipline doit être la règle pour tous», a-t-il répété, pointant à demi-mot certaines demandes de dépassement de crédits. Selon l’entourage du Sénat, la Commission finances exigera un planning mensuel transmis au Haut-commissariat aux élections pour anticiper la phase décisive de la campagne officielle.
Mobilisation citoyenne et listes électorales
Au-delà des chiffres, le président du Sénat veut une «implication massive» des jeunes et de la diaspora. L’inscription en ligne, lancée en 2024 sur le portail de la Direction générale des affaires électorales, devrait être renforcée par des équipes mobiles dans les marchés et les établissements universitaires.
Les services du ministère de l’Intérieur projettent déjà un taux d’inscription supérieur à 90 %, contre 84 % en 2021. Une hausse de la participation, analysent plusieurs chercheurs de l’Université Marien-Ngouabi, consoliderait la légitimité du vainqueur et la stabilité politique recherchée par le chef de l’État.
À retenir
La sécurité publique, la discipline budgétaire et l’enrôlement massif ressortent comme les trois piliers du discours de Pierre Ngolo. Chacun de ces axes, déjà pris en compte par le gouvernement, vise à créer les conditions d’un vote pacifique et transparent en mars 2026.
Que faire concrètement ?
Les électeurs sont invités à vérifier dès maintenant leur présence sur les listes provisoires, disponibles dans chaque mairie et en ligne. Ceux qui changent de résidence doivent signaler la modification avant le 31 décembre, sous peine de ne pas recevoir leur nouvelle carte biométrique.
Les associations de quartier, de leur côté, peuvent organiser des séances d’information sur les pièces exigées le jour du vote. Le Sénat soutient cette démarche et promet de relayer, lors de ses journées parlementaires, des guides simplifiés en lingala, kituba et téké pour éviter toute exclusion linguistique.
FAQ
Q : Le vote sera-t-il électronique en 2026 ? R : Le ministère de l’Intérieur maintient le scrutin papier, jugé plus inclusif. Le logiciel de centralisation des procès-verbaux, déjà testé en 2021, sera toutefois actualisé afin de publier les tendances plus rapidement, sous contrôle des observateurs nationaux et internationaux.
Q : Les Congolais de la diaspora pourront-ils voter ? R : Oui. Le Sénat a adopté le principe d’un bureau central par pays d’accueil, sous réserve d’un recensement biométrique préalable dans les ambassades. Les moyens financiers correspondants sont inscrits au projet de loi de finances 2025.
Un regard d’expert
Pour le politologue Philémon Ossiala, la fermeté sécuritaire de ces derniers mois rassure une partie de l’électorat, sans entacher la liberté d’expression. «Le défi sera d’employer la force de manière proportionnée pendant la campagne, afin d’éviter que l’opposition n’y voie un prétexte à polémique», explique-t-il.
Dans la majorité, on insiste sur la complémentarité entre stabilité et pluralisme. «Nous voulons un débat vigoureux, pas violent», assure une source gouvernementale. Les premiers signaux donnés par le Sénat préfigurent une montée en puissance progressive des institutions pour sécuriser l’ensemble du cycle électoral.
Vers 2026
À dix-huit mois de l’ouverture officielle de la campagne, le message de Pierre Ngolo sonne comme un rappel à l’ordre bienvenu. Gouvernants, partis et citoyens sont invités à unir discipline budgétaire, vigilance sécuritaire et mobilisation civique pour que la présidentielle 2026 soit une célébration de la démocratie congolaise.


