Ce qu’il faut savoir pour 2026
Le traditionnel message sur l’état de la nation, prononcé le 28 novembre devant le Parlement réuni en congrès, est devenu la véritable rampe de lancement non déclarée de la présidentielle de mars 2026. Les mots du chef de l’État donnent le ton du débat.
En rappelant le 67e anniversaire de la République, Denis Sassou-Nguesso a replacé sa vision dans la longue durée institutionnelle. Son insistance sur l’unité, la paix et la jeunesse dresse le cadre programmatique que la majorité défendra, tout en ouvrant la porte à la compétition démocratique.
Unité nationale, pierre angulaire de la campagne
Devant députés et sénateurs, le président a martelé qu’aucun développement durable n’est possible « sur les déchirements ». L’argument touche un électorat échaudé par les crises passées. En affichant un discours d’apaisement, le pouvoir cherche à rassurer investisseurs, diaspora et partenaires internationaux.
Isidore Mvouba, au nom du Parlement, a transformé l’adresse en quasi-investiture morale, appelant le chef de l’État à entendre « la clameur populaire » lui demandant de se représenter. Cette séquence conforte la majorité, tout en respectant la chronologie constitutionnelle des candidatures.
La jeunesse, thème central du président-candidat ?
Proclamée « année de la jeunesse », 2024 a vu naître des programmes d’entrepreneuriat, de stages et de renforcement des curricula scolaires. Dans son message, le président promet deux nouvelles universités, à Loango et à Oyo, signes d’un pari assumé sur le capital humain.
En liant formation et emploi, le discours prépare une réponse aux attentes des primo-votants, qui seront plusieurs centaines de milliers en 2026. Le chef de l’État insiste sur la diversification économique, expliquant que la fonction publique seule ne peut absorber l’ensemble des flux de diplômés.
Services publics: progrès et chantiers prioritaires
Le réseau électrique, crucial pour l’agro-industrie et le numérique, reste fragile. Denis Sassou-Nguesso annonce un plan de renforcement du transport et de la distribution, estimé à plusieurs centaines de milliards de francs CFA, afin de suivre l’extension rapide des agglomérations.
Même diagnostic pour l’eau potable. Le chef de l’État dit partager la préoccupation des ménages et promet de moderniser captages et stations. Ces chantiers seront surveillés par les observateurs de la campagne, car ils touchent directement le quotidien des électeurs.
La santé n’est pas oubliée. Des centres spécialisés doivent voir le jour dans les chefs-lieux départementaux pour désengorger les grands hôpitaux. La visibilité donnée à ces travaux pourrait constituer un marqueur fort de la campagne, en particulier dans les zones rurales.
Sécurité et cohésion: un message de fermeté
Face à la recrudescence du grand banditisme, le président se veut « intraitable ». L’opinion note la décision d’accroître les patrouilles mixtes et la vidéo-protection. Le gouvernement défend la ligne selon laquelle la sécurité est un préalable à tout cycle vertueux d’investissement.
En même temps, le message rappelle que la paix ne se réduit pas à l’absence de conflit. Il s’agit aussi de garantir la tranquillité de chaque foyer. Cette approche holistique, saluée par plusieurs experts en sécurité, complète l’argumentaire électoral sur la stabilité.
À retenir
Le discours de novembre s’érige comme feuille de route présumée du candidat Sassou-Nguesso : unir, sécuriser, moderniser. L’appel parlementaire à une nouvelle candidature, sans être une annonce officielle, confirme la dynamique au sein de la majorité présidentielle.
Les concurrents devront donc positionner leur offre vis-à-vis de ces trois axes. En outre, les engagements sur l’électricité et l’emploi des jeunes serviront de baromètre factuel lors des débats. Les électeurs disposeront ainsi d’indicateurs concrets pour comparer les programmes.
Que faire concrètement ?
Les citoyens peuvent d’ores et déjà vérifier leur inscription sur les listes lors de la révision annuelle qui s’ouvre début février. Les résidents de la diaspora, de plus en plus nombreux, sont invités à s’approcher des missions diplomatiques pour actualiser leurs données.
Les organisations de la société civile préparent des plateformes d’observation et recherchent des volontaires. Participer à ces initiatives contribuera à la transparence du scrutin. Le gouvernement, pour sa part, promet un cadre d’accréditation simplifié et des formations aux procédures électorales.
FAQ présidentielle 2026
La date officielle du dépôt des candidatures sera fixée par décret, mais devrait intervenir courant décembre 2025. Les prétendants doivent réunir les parrainages d’élus locaux. Une caution financière est exigée et sera restituée si le score dépasse le seuil légal.
Le vote se déroulera en un seul tour si un candidat obtient la majorité absolue des suffrages exprimés. À défaut, un second tour opposera les deux premiers. Les résultats provisoires seront proclamés par la Commission électorale avant validation de la Cour constitutionnelle.
Les électeurs munis d’une carte biométrique valable pourront voter de 7 h à 18 h. Les bureaux seront équipés d’isoloirs conformes aux standards internationaux, selon le ministère de l’Administration du territoire. Les personnes à mobilité réduite bénéficieront de files prioritaires.


